Le 24 avril 1994, à l’occasion du dernier match de la saison régulière des Spurs, la légende David Robinson vise le titre de meilleur scoreur de la ligue, et doit donc sortir une grosse dernière performance pour décrocher ce trophée. Vous vous doutez bien que l’Amiral ne s’est pas privé.
Nous sommes le 24 avril 1994, dernier jour de la saison régulière 1993-1994. David Robinson et Shaquille O’Neal sont à la lutte pour le titre de meilleur marqueur de la ligue. Les deux pivots sont à égalité à 29.3 points de moyenne, avec encore un match chacun à disputer. Robinson sort tout juste d’un match à 29 points, à 9/18 au tir contre les Sonics, tandis que Shaq en a inscrit 27 contre les Hawks.
Lors de cette dernière soirée, Shaq inscrit 32 points et prend 22 rebonds lors de la victoire du Magic sur les Nets. Sa part du travail est remplie, mais dans le même temps, les Spurs se rendent à Los Angeles pour affronter des Clippers au fond du classement de la conférence Ouest. Le plan de Robinson est alors simple : rester un maximum sur le parquet et prendre tous les shoots possibles. Et cette tactique fonctionne à merveille : 44 minutes de temps de jeu, 26/41 aux tirs (1/2 à 3-points), 18/25 aux lancers-francs, et un match conclu avec 71 points au compteur ! Ce total constitue à ce jour le 8ème plus important de l’histoire de la NBA. Mission accomplie pour l’Amiral dont la moyenne de points passe à 29.8, contre 29.3 pour O’Neal. Le titre de meilleur marqueur est à lui.
Le coach de San Antonio de l’époque, John Lucas, demande ce soir-là à l’ensemble de l’équipe de nourrir Robinson, et ce même lorsqu’il est victime de prise à deux ou à trois ! Les Spurs sont même allés jusqu’à faire faute intentionnellement sur les joueurs des Clippers pour récupérer le ballon plus rapidement et permettre à leur pivot de tenter un maximum de shoots ! Ce dernier a d’ailleurs ajouté 14 rebonds et 5 passes décisives à sa fiche de statistiques décidément bien remplie. Dernière touche de réussite, les Spurs ont aisément gagné le match 112-97.
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L’intérieur déclarera après la rencontre sa reconnaissance envers ses coéquipiers.
« C’était incroyable. Mon équipe a été derrière moi pendant toute l’année. Ils me poussent toujours à faire beaucoup de choses individuelles. En tant que leader, j’essaie juste de gagner des matchs, mais ce soir ils voulaient vraiment que je shoote. Dès que la rencontre a commencé, ils m’ont cherché presque à chaque possession !«
Le coach des Clippers Bob Weiss a lui aussi tenu des mots élogieux sur la performance historique de l’Amiral.
« Robinson a été spectaculaire. C’était exactement ce que l’on ne voulait pas qu’il se produise. On a effectué des prises à deux sur lui avec nos intérieurs à chaque fois qu’on le pouvait, mais il a quand même inscrit ses points. Je crois que la situation des fautes était un peu ridicule malgré tout. Il a très bien joué, et il mérite ce titre.«
Ridicule ou non, la légende ne retient pas tellement la manière par laquelle David Robinson est allé chercher une telle marque, mais surtout le chiffre symbolique de 71, record du nombre de points d’un joueur des Spurs, et le titre de meilleur marqueur obtenu par le pivot cette saison-là.
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