Il y a quelques semaines, Kyrie Irving décidait de passer sur le billard pour soigner un problème de longue date au genou. Son objectif : revenir à 100% de ses moyens la saison prochaine, quitte à manquer les playoffs. Et ça, l’ancien de la maison verte Kevin Garnett a du mal à le concevoir.
Kevin Garnett est un vieux de la vieille. Trash-talking, toughness, sens du sacrifice : le Big Ticket a été élevé à la dure, au basket du 20ème siècle, et il a du mal à croire qu’un joueur en état de jouer puisse faire l’impasse sur les playoffs. C’est en tous cas le choix qu’a effectué Kyrie Irving pour cette année, tout comme, dans le Texas, Kawhi Leonard a choisi de ne pas revenir disputer la fin de saison avec les Spurs alors même que les médecins de l’équipe l’ont jugé apte depuis de nombreuses semaines. Tout ça dépasse un peu Kevin Garnett, comme on peut le constater dans ces propos rapportés par le Boston Globe :
« Ca m’a choqué. Je n’étais pas prêt du tout à entendre ça. J’aurais aimé que les Celtics lui mettent la pression pour jouer, mais tout le monde pense beaucoup plus à son corps et son bien-être de nos jours. A une autre époque, on vous regardait différemment si vous n’étiez pas capable de jouer blessé… »
Bref, pas besoin d’avoir fait l’ENA pour comprendre que KG trouve Kyrie tout simplement un peu soft sur ce coup. Garnett a lui-même connu d’importants problèmes au genou dans sa carrière, qu’il a bien souvent outrepassés pour continuer à jouer. Il en va de même pour son mentor Kevin McHale, lui aussi ancien Celtic. Le génial intérieur du grand Boston des années 80 avait notamment joué les finales 1987 avec le pied fracturé, risquant ainsi à chaque instant une aggravation qui aurait pu mettre fin à sa carrière. Après avoir tourné à 20 points et 9 rebonds de moyenne, il s’était fait opérer durant l’été. Il y a quelques années, son coéquipier de l’époque Larry Bird déclarait qu’il s’était « sacrifié » et qu’il « en paye encore le prix aujourd’hui ». Et jouer malgré la douleur, Larry Legend s’y connaît, lui qui a tout simplement donné son corps au basket et à Boston, ville ouvrière s’il en est, qui aime les joueurs qui retroussent les manches.
Cette tradition de la maison verte couplée à la vision des choses de Kevin Garnett font que le Big Ticket a du mal à comprendre que les athlètes puissent avoir envie que leur santé soit protégée et, à terme, que leur carrière soit prolongée. Tout cela ressemble quand même fortement à un débat générationnel. Chacun se fera son avis là-dessus…