Cette année en High School, un joueur un peu particulier a fait parler de lui. Titulaire d’une des écoles les plus prestigieuses du Massachusetts, Ben Pimlott est bien plus qu’un joueur, il est un exemple.
Être adopté n’est pas quelque chose de facile à vivre pour un enfant. Être né avec un seul bras est un handicap que beaucoup auraient du mal à surmonter. Mais lorsqu’un enfant doit grandir avec ces deux caractéristiques, il est dur de l’imaginer devenir une star du basketball. Et pourtant Ben Pimlott défie avec bravoure les pronostiques.
Le parcours de Ben commence dans un orphelinat en Chine où il est rapidement adopté par Kathy Pimlott, une mère célibataire. Il fait d’ailleurs preuve d’une grande maturité lorsqu’il évoque sa situation :
« Je pense que la raison pour laquelle mes soeurs et moi avons été adoptés vient du fait que certaines croyances populaires en Chine veulent que les femmes ne soient pas égales aux hommes. Et pour les enfants comme moi avec un handicap, les parents qui n’ont pas les moyens pensent peut être qu’on n’arrivera à rien dans la vie. »
Il découvre les États Unis et se prend d’amour pour le « soccer ». Mais rapidement, le jeune homme suit l’exemple de sa grande soeur adoptive et écume les terrains de Cambridge dans le Massachusetts :
« Il n’y a jamais eu grand chose à faire chez moi. On n’avait pas la télé donc je passais la plupart de mon temps dehors, et comme il y a des terrains de basket partout dehors et que Cambridge est basé sur le basket, je passais mon temps à jouer. »
Pour combler son handicap, Ben est devenu avec le temps un monstre de travail. Mais tout n’a pas toujours réussi au meneur. À son entrée au collège, le coach a estimé qu’il n’avait pas le niveau nécéssaire pour intégrer son équipe. Alors Ben a commencé à s’entraîner plus que n’importe quel autre enfant. Pendant l’intersaison, il s’entraine 2 fois par jour. Pendant la saison, il est au gymnase dès le matin pour une séance de shoot, l’après midi il suit l’entrainement collectif avant de continuer à travailler individuellement des heures après le départ de ses coéquipiers. Son coach Geo décrit la situation mieux que personne :
« Je ne vois personne d’autre dans la ville travailler aussi dur que Ben. Les heures et les heures de travail qu’il réalise… On doit littéralement le virer du gymnase »
Khai Smith, le pivot de l’équipe et aussi le meilleur ami de Ben lui rend aussi hommage :
« Je suis choqué de voir à quel point il travaille. Il veut vraiment vraiment réussir. Il veut prouver à tout le monde qu’il peut jouer et il travaille tous les jours matin, midi et soir pour ça »
C’est cet amour de l’effort qui a mené l’adolescent dans un des lycées les plus réputés de la région de Boston. Cambridge Rindge and Latin High School est un double champion d’état. C’est un lycée qui a notamment vu passer le légendaire Patrick Ewing. Et aujourd’hui, c’est à Ben Pimlott de continuer à écrire l’histoire. Une histoire rapidement écrite l’an dernier quand, lors de sa première saison end high school, le joueur marque 32 points en sortie de banc. Le tout en mettant 8 3 points pendant le match. Son coach de l’époque se souvient :
« Le coach adverse me regardait en mode : Mais comment il fait ça ? Et je me disais juste : pourquoi tu le laisses ouvert ? »
« J’ai senti ma confiance grandir au fil du match. J’ai pris feu et je suis resté constant jusqu’à la fin de la saison à partir de ce moment là » ajoute Ben.
Depuis toujours, Ben a toujours eu à défier les préjugés :
« Les gens qui ne me connaissent pas me jugent souvent rapidement et supposent que je ne sais pas jouer au basket car les asiatiques ne sont pas réputés pour ça et qu’un basketteur à une main sont rares. »
Le fait d’avoir une seule main est un désavantage évident pour un basketteur, alors le jeune meneur a dû trouver un moyen d’être efficace quand même. Si les défenseurs sont assez intelligents pour le forcer à aller sur sa « main droite », Pimlott a développer un arsenal de dribbles ultra complet pour parvenir à éliminer son vis à vis avec son unique main gauche. Quoiqu’il cherche à faire, il trouve toujours un moyen de le faire.
Si au niveau lycéen Ben Pimlott est un joueur d’exception, il sait très bien que les portes de la NBA lui sont très certainement fermées. Mais grâce à son immense maturité, il a déjà des plans pour l’avenir :
« Je veux inspirer les gens à penser que tout est possible. Avoir un seul bras m’a aidé à réaliser à quel point les gens sont bénis de voir, écouter et même de marcher. J’aimerais donné des discours motivants ou faire quelque chose pour rendre ce que m’a donnée la communauté de Cambridge. C’est la base du basket à Cambridge »
« J’aimerais aussi aller à l’université avec une bourse car je n’ai pas les moyens et devenir un ingénieur plus tard mais peut être aussi avoir des camps de basket et aider à entrainer les joueurs »
Avec un tel parcours et une telle sagesse à un si jeune, Ben Pimlott a tout pour inspirer le monde et avoir un impact positif sur ce monde.
Source : Nextshark, Boston Globe