Alors qu’il s’apprête fouler les parquets de nouveau ce soir, Tony Parker a tenu à rendre hommage à son grand ami dans un entretien à ESPN. Zoom sur une relation forte entre deux des plus grands athlètes que la France ait connu.
« Quand je me suis blessé, il est monté dans un avion et est venu me soutenir juste après mon opération. C’est comme un grand frère, l’un de mes amis. C’est génial d’avoir un ami qui a connu la même chose que toi et qui te soutient. Durant toute ma carrière, il a été là pour moi »
Ca a la mérite d’être clair. Tony Parker et Thierry Henry partagent en effet une relation privilégiée, entre deux icônes respectives de leur sport en France. Pour présenter l’ancien buteur d’Arsenal aux Américains peu avides de football, TP reste simple : « C’est tout simplement un grand joueur », glisse-t-il.
Ce grand joueur, accessoirement meilleur buteur de l’histoire de l’Equipe de France, est surtout admiratif de son pote des Spurs :
« Il a fait tellement pour le basket français. Avant, on se demandait juste si un joueur pouvait être drafté, et maintenant on parle d’un joueur qui va être au Hall of Fame, qui va avoir son maillot retiré, qui a 4 bagues… C’est hallucinant. Tony est sur la lune, et il a y a planté son drapeau. En France, c’est normal maintenant d’avoir des joueurs en NBA. Bravo à lui »
Mais alors, comment tout cela a commencé ?
Ayant grandi en banlieue parisienne dans les années 80 et 90, Thierry Henry, quand il ne jouait pas au foot, se passionnait pour les exploits de Magic Johnson ou encore Michael Jordan, mais l’accessibilité à la NBA en France était restreint : « Le lendemain, tu disais à ton pote « tu as vu le match ? », mais personne n’avait rien vu car soit on ne pouvait pas voir, soit on n’était pas autorisés à rester debout. J’adore le basket. Mon amour pour ce sport va bien plus loin que ce que les gens imaginent ».
Non loin de là, Tony Parker suivait le chemin inverse. Alors qu’il s’adonnait au basket, il avait une véritable passion pour le foot. Thierry Henry explique : « Je pense que Tony aurait adoré être un joueur de foot. De la même manière, moi je vis mes rêves de basket à travers lui. Je me rappelle quand j’avais 7 ou 8 ans, je regardais les finales à la télé, et maintenant j’y assiste. C’est dingue ».
C’est en 2001 que les deux hommes ont vu leur amitié naitre. Thierry Henry est alors au sommet de sa gloire, tandis que Tony Parker vient d’arriver en NBA. Un jour, il est aperçu portant un maillot de l’attaquant de l’équipe de France. Honoré, Henry a fait le nécessaire pour rencontrer TP via un ami mutuel. C’était le début d’une amitié qui perdure à ce jour.
« Comme ça arrive dans le sport, il y a un respect mutuel entre athlètes quand on se rencontre », explique Thierry Henry. « Un ami m’a dit « tu ne devineras jamais qui porte ton maillot », j’ai dit « qui ? », il m’a dit « Tony Parker », j’ai répondu « je l’adore ! » On s’est rencontrés et on a jamais regardé derrière. La manière dont il voit le jeu et la vie, son comportement, ses valeurs, c’est un peu comme les miennes. Donc on s’est retrouvés directement sur ça. Quand on a besoin de quelque chose, on est toujours là pour s’aider »
Être toujours là, ça a été nécessaire lors de la blessure de Tony Parker. Le numéro 9 de San Antonio a apprécié :
« Ca signifie beaucoup pour moi. Tes vrais amis sont toujours là dans les bons comme dans les mauvais moments. C’est toujours dans la difficulté qu’on voit ses vrais amis. C’était très sympathique de la part de Thierry et de sa famille de venir me soutenir pendant quelques jours »
Thierry Henry reste modeste :
« Je ne veux pas en parler trop car ça met vraiment les choses en perspective d’évoquer sa situation. Mais tout ce que je pouvais faire en tant qu’ami, c’était le soutenir. J’espère que c’était assez. Le plus important, c’est qu’il voit maintenant le bout du tunnel »
Finalement, les deux hommes se sont bien trouvés. « Ca va plus loin que ce que pensent les gens », explique Henry. « On n’est pas juste potes parce qu’il aime le foot et moi le basket, ça va bien plus loin que ça. On ne parle pas vraiment de sport, on parle d’autre chose. On est des frères »
Une bien belle histoire entre deux des plus grands champions que l’Hexagone ait connu.