Aux Sixers, Joel Embiid est la véritable attraction depuis plusieurs mois maintenant. Il y a encore quelque temps c’était Markelle Fultz qui obtenait toute l’attention de Philly, numéro 1 de la dernière draft en juin. Mais dans quelques jours, la NBA va enfin découvrir celle qu’elle attend depuis un an, et elle s’appelle Ben Simmons.
Le début de carrière NBA de Ben Simmons ne s’est pas exactement passé comme prévu. En juin 2016, l’intérieur est drafté en première position par Philadelphie, il disputera quelques semaines plus tard la summer league. Il y prouve d’ailleurs son talent, jusqu’ici tout va bien. Mais le 1er octobre la nouvelle tombe, fracture du pied pour Ben Simmons et voilà une indisponibilité de plusieurs mois. Si un retour a longtemps été envisagé durant la saison, il n’en sera finalement rien. L’ancien joueur de LSU devra donc attendre encore un an pour faire ses débuts en NBA, un an, une longue, très longue année.
« Trust The Process » de Joel Embiid, la draft de Markelle Fultz, Ben Simmons aurait presque été relégué au second plan derrière tout ça. Pourtant, s’il y a bien une chose qui importe le joueur, c’est de ne pas être oublié.
Je veux m’assurer que tout le monde se souvienne de mon nom. Je veux aller sur le parquet, et que tout le monde parle de moi.
Ben ne veut pas être oublié, être une véritable star. Une chose qu’il savait depuis tout petit, dans sa salle de bain quand le petit Simmons s’entraînait à répondre aux questions de journalistes devant son miroir. Mais il n’a malheureusement pas toujours eu la bonne cote. Avec sa seule année à LSU, Ben ne se qualifie pas pour le tournoi NCAA. Le joueur se fera critiquer par Charles Barkley lui-même. Simmons fera également parler de lui pour ses notes, très mauvaises.
Il a eu plus de pression sur lui, plus que tout autre joueur avec qui j’ai travaillé, j’ai vu passer Karl-Anthony Towns, Andrew Wiggins, aucun de ces deux-là n’a eu autant à gérer que Ben.
Ces mots viennent de Graham Betchart, le coach mental de Ben Simmons. Pourtant l’arrivée en NBA devait régler tout ça, Ben aurait l’occasion de montrer tout son talent, tout ce qu’il peut accomplir. Mais la blessure est venue changer la donne.
Quand je suis arrivé aux Etat-Unis, personne ne savait qui j’étais, puis ça a changé. Je me suis blessé et personne n’a parlé de moi pendant un moment. C’est un peu comme si je devais me reconstruire.
Mais blessure ou non, Ben a participé à la vie du groupe. Dans le vestiaire, un peu comme un membre de l’équipe, incapable de jouer certes, mais un membre quand même. L’intérieur a bien essayé de s’améliorer, notamment sur son shoot, véritable point faible de son jeu jusqu’ici. Sa pré-saison le démontre d’ailleurs, seulement trois tirs derrière l’arc pour aucun réussi, un mauvais début avec un petit 2/8 au tir. Mais Ben a déjà montré sa qualité de passe, sa percussion et qu’il allait considérablement changer l’attaque des Sixers.
Après les entraînements, Simmons allait s’entretenir avec son coach, Brett Brown, étudiant le jeu d’un certain Magic Johnson. Il faut dire qu’avec les blessures de Joel Embiid ou encore Nerlens Noel avant lui, Brett Brown sait comment occuper les joueurs longuement blessés.
Malheureusement, j’en ai l’habitude.
L’intérieur aura donc été impliqué à la saison des Sixers, encourageant ses coéquipiers du mieux qu’il le pouvait. Mais en NBA, il y a les road trips, auxquels Ben ne pouvait évidemment pas participer. Seul dans sa chambre et son grand écran, Ben regardait alors les matchs de sa franchise, tous, même les défaites. Car Ben est un perfectionniste, il souhaite tout étudier. Mais pas question pour autant de le laisser complètement seul pour Brett Brown. À la mi-temps des matchs, Ben avait alors une mission. Ecrire à son coach, lui dire ce qu’il voit, ce qu’il sent, ce qu’il aime, ce qu’il aime moins. Une expérience intéressante puisque pour son coach, l’intérieur s’est amélioré dans l’analyse : « Il était bon à la fin de la saison, avec certaines choses qu’il voyait mieux. »
Mais toutes ces choses ne suffisaient pas forcément pour occuper le jeune joueur. Blessé au pied, Ben a essayé quand il le pouvait de faire de la musculation ou bien de tirer, mais il était limité. Alors avec ses amis, l’intérieur a passé le temps. En dévalisant le magasin du coin, en achetant des puzzles, des legos ou encore des pistolets Nerf. On apprend également que Ben est un fan de South Park et qu’il a passé plusieurs heures à améliorer son shoot… sur Call Of Duty. Un chat, un chien, ses proches auront tout essayé pour éloigner Ben de sa solitude, mais rien n’aura vraiment fonctionné.
« Vous faites juste la même chose tous les jours. J’avais des moments où je ne voulais rien faire. » Ben Simmons
Quelques mois plus tard, Ben Simmons galope sur le parquet. Dans le centre d’entraînement des Sixers, faisant joujou avec le ballon, distillant des passes parfaites pour Robert Covington. T.J. McConnell se rappelle alors de la première fois qu’il a affronté Ben Simmons.
Je fais 1m88, je suis supposé être le puis rapide, mais il l’est plus que moi. Pour quelqu’un de sa taille, être capable de jouer comme un meneur et d’être aussi rapide, c’est incroyable.
Car le jeu de Ben Simmons impressionne depuis un moment maintenant, la pré-saison a déjà confirmé tout le bien qu’on pense du joueur, mais confirme également les petits soucis dans son jeu. Son tir en ligne de mire évidemment. Pas forcément un problème puisque le joueur préfère finir au cercle, de la main droite la plupart du temps d’ailleurs. Certains en NBA pensent même que Ben est un droitier et tire actuellement avec la mauvaise main.
Peu importe avec quelle main il va tirer, la saison des Sixers sera importante. Avec un effectif on l’espère en bonne santé, Philly vise les playoffs et rien d’autre. Dans une conférence Est bien moins relevée que l’Ouest, les jeunes Sixers visent haut. Le retour de Joel Embiid sera scruté, l’arrivée de Markelle Fultz également. L’association entre Ben Simmons et ce dernier aussi, Brett Brown l’a confirmé, le vrai meneur dans cette équipe sera Simmons. Meneur, intérieur ? Peu importe finalement, Ben Simmons est enfin là.
Source : Bleacher Report Mag