Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Recruté par l’Olympique Lyonnais en janvier 2020, Bruno Guimaraes en est reparti deux ans plus tard après avoir vu sa cote exploser. Il peut donc remercier l’exposition offerte par le club rhodanien et la Ligue 1, sur laquelle il émettait pourtant des critiques.
Relativement méconnu avant de rejoindre l’Europe, il y apparait désormais comme l’un des milieux de terrain à la valeur marchande la plus élevée. Bruno Guimaraes en a donc parcouru, du chemin, depuis son départ du Brésil et de l’Atletico Paranaense. Car avant de s’imposer comme une star de Premier League, dans les rangs de Newcastle, il a effectué une escale réussie sur les pelouses françaises.
Séduit par le discours de Juninho, à l’époque directeur sportif de l’Olympique Lyonnais, l’international brésilien a posé ses valises entre Rhône et Saône en janvier 2020. Son niveau a d’ailleurs rapidement fait l’unanimité sur place et lui a valu cette saison-là un rôle de titulaire indiscutable durant le brillant parcours de l’OL en Ligue des Champions. Et pourtant, son adaptation n’a rien eu d’une formalité selon ses dires.
Bruno Guimaraes frustré par une particularité du football français
Dans un entretien accordé à Globo en janvier 2022, soit juste avant de filer en Angleterre, Bruno Guimaraes soulignait l’écart qui sépare le championnat brésilien de la Ligue 1 :
Bruno Guimaraes : Le niveau d’intensité est totalement différent. Le niveau physique aussi. Au Brésil, je faisais 11.7 ou 12km par match maximum. Ici, j’en fais 13. C’est un kilomètre et demi de plus, ce n’est pas rien !
Certainement pas avare d’efforts, l’ancien Lyonnais parvenait malgré tout à garder sa lucidité et à réaliser des gestes de grande classe pour fluidifier le jeu de son équipe. Ce, malgré un football qui ne s’y prêtait pas forcément d’après lui. En effet, il regrettait à l’époque le jeu parfois robotisé qu’il observait sur les terrains de l’Hexagone ainsi qu’un certain manque de prises d’initiative :
Bruno Guimaraes : En France, il y a des moments où nous jouons comme des robots. Personne n’essaie de dribbler ou de trouver une passe, par exemple. Parfois, ça m’irrite, c’est un peu agaçant. Je pense que les joueurs qui ont du talent doivent s’en servir, essayer de dribbler, de donner du rythme. C’est comme ça que votre jeu peut devenir complet selon moi.
Reste à savoir si cet inconvénient a pesé dans sa décision de quitter les Gones quelques jours plus tard. Ces derniers n’ont quoi qu’il en soit pas pu refuser les quelque 42 millions d’euros offerts par Newcastle à l’approche de la clôture du mercato hivernal et l’ont laissé prendre son envol. Depuis, ce sont donc les Magpies qui jubilent et s’émerveillent devant sa créativité et sa finesse technique.
S’il peut globalement voir son passage en Ligue 1 d’un bon œil, Bruno Guimaraes avouait que le jeu qui y est développé pouvait parfois lui déplaire. Il faut dire que le football européen se veut globalement bien moins libre et spectaculaire que celui du Brésil.