Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Légende absolue du football, Franz Beckenbauer a notamment été actif du côté de l’Olympique de Marseille en tant que coach. L’occasion pour l’ancien joueur allemand de se forger une opinion tranchée du ballon rond dans l’Hexagone, partagée en interview.
Quand on évoque le poste de libero, son nom est le premier à venir en tête des adorateurs du ballon rond. C’est dire à quel point Franz Beckenbauer a marqué sa discipline au cours de sa carrière, lui qui figure parmi les plus grands joueurs de football de tous les temps. D’autant qu’il a le palmarès allant avec une telle réputation.
Décédé en 2024, l’icône allemande a laissé derrière lui une armoire à trophées à couper le souffle. Rien qu’en tant que joueur, le « Kaiser » a cumulé cinq titres de champions d’Allemagne, trois sacres en coupe des clubs champions (aujourd’hui Champions League) et une victoire lors du Mondial 1974 avec la RFA. Et c’est sans compter le succès tout aussi impressionnant qu’il a connu après la retraite, en tant qu’entraîneur.
Franz Beckenbauer admiratif du foot français à Marseille
Une fois les crampons raccrochés, Beckenbauer est ainsi devenu à nouveau champion du monde avec l’Allemagne de l’Ouest en 1990 et a remporté la Bundesliga en 1994 avec le Bayern München. Entre temps, il avait cependant aussi remporté… la Ligue 1, en tant que coach de l’Olympique de Marseille. Une expérience dont il gardait d’ailleurs un très bon souvenir de son vivant, comme il l’avait expliqué en interview au JDD en 2013 :
Nous avons appris des Français dans les années 1990. À l’époque, nous n’avions pas réussi à mettre en place une bonne structure pour nos jeunes, à l’image de vos centres de formation. À Marseille, j’avais vu par moi-même comment un travail professionnel pouvait fonctionner. Le football français avait dix ans d’avance.
Ce système, nous l’avons repris et sans doute perfectionné, avec plus de précision et de régularité. C’est seulement ainsi que nous avons remonté le niveau de notre football à l’échelle internationale.
Fin observateur du foot tricolore, Beckenbauer avait aussi évoqué le scandale de Knysna lors du Mondial 2010 en Afrique du Sud. Un incident qui avait laissé une très vilaine tâche sur l’image des Bleus et ce pendant plusieurs années. D’après lui cependant, le traumatisme était sur le point d’être surmonté pour de bon en 2013, à quelques mois du sacre allemand au Brésil après avoir notamment éliminé l’EDF en quarts de finale :
L’équipe de France s’est déshonorée elle-même, les personnes concernées ne le savent que trop bien. Il faut oublier cela et regarder vers l’avant. Selon moi, les Bleus sont sur le bon chemin. S’ils continuent dans ce sens, ils se qualifieront pour le Mondial. On verra alors ce qu’ils peuvent y accrocher.
Coach de Marseille pendant une saison, Franz Beckenbauer avait constaté que le foot français avait plusieurs longueur d’avance sur la concurrence, y compris en Allemagne. Ce ne serait d’ailleurs pas sans raison que le voisin outre-Rhin se serait inspiré de nous.