Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Étincelant durant toute la phase à élimination directe de la Coupe du Monde 2006, Zinédine Zidane était sur une autre planète durant les derniers matchs de sa carrière. Pourtant, le Ballon d’Or 1998 s’octroyait un rituel assez étonnant pour un sportif de sa trempe après chaque match. Et il n’était pas seul, puisque plusieurs coéquipiers l’accompagnaient…
Chacun connaît la tragique issue de la Coupe du Monde 2006, avec ce coup de tête sur Marco Materazzi et cette défaite aux tirs au but. Mais ce que personne ne pourra oublier, c’est à quel point un Zinédine Zidane en état de grâce a fait rêver la planète football. Buteur contre l’Espagne, passeur contre le Brésil, et buteur encore contre le Portugal puis l’Italie, le numéro 10 a survolé la concurrence.
Décisif à chaque fois, le Français a surtout marqué les esprits pour son récital contre un Brésil alors composé de certains des meilleurs joueurs du monde comme Ronaldo, Ronaldinho, Kaka, ou encore Roberto Carlos. Alors de retour aux vestiaires, le taiseux gamin de la Castellane, d’ordinaire si timide, a fendu l’armure.
L’interdit bravé par Zinédine Zidane après France/Brésil 2006
Dans un entretien pour L’Équipe, Zizou avait confirmé qu’il s’était laissé aller après cette partition hors-normes :
Moi, monter sur une table et danser, il faut vraiment que ce soit exceptionnel. Dès qu’il y a deux personnes, je ne peux plus le faire… Alors devant 40, il faut vraiment que ce soit l’euphorie ! C’était sur de la disco. Il fallait un truc qui bouge. Tout le monde était mort de rire, bien sûr, parce qu’on ne peut pas dire que je sois un grand danseur (rires)
Ce n’est pas tout : avec quelques autres coéquipiers, « ZZ » s’est mis à l’écart pour s’autoriser, quitte à surprendre… une cigarette ! Le médecin des Bleus de l’époque s’était souvenu sur RMC :
J’ai un souvenir extraordinaire de la visite de Jacques Chirac après le match contre le Brésil où il voulait absolument voir Zizou, Willy, Makélélé… Je lui avais dit : « Attendez un peu », parce que je savais ce qu’ils étaient en train de faire ces couillons ! Ils étaient en train de se taper une petite cigarette après le match.
C’était merveilleux de voir le président de la République face à un joueur qui était assis sur le siège des toilettes et un autre dans le lavabo. Ça, c’est une scène qui m’a marqué.
Zidane garde le même souvenir enchanté de ces quelques minutes dans le vestiaire, saluant notamment la spontanéité de Franck Ribéry :
Quand on revoit les images qui sont sorties, on voit l’ambiance entre nous. C’est la magie. Ribéry avec Jacques Chirac, c’est énorme ! Franck apostrophait le président comme si c’était un copain du quartier. On a rigolé. Je n’y croyais pas à côté !
Épinglé par un paparazzi durant cette même Coupe du Monde 2006 avec une cigarette au bec à l’hôtel des Bleus, Zinédine Zidane s’autorisait quelques cigarettes ici et là. Un rituel étrange pour un sportif de haut niveau, mais également adopté par Laurent Blanc, Emmanuel Petit, Fabien Barthez et tant d’autres en 1998 avec succès. Comme quoi !