Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Si Michael Jordan a rapidement cartonné après son arrivée en NBA, il en fallait plus pour que les cadors de la ligue se mettent à le respecter. Dans le cas des Celtics, tout aurait cependant changé après une performance légendaire de His Airness.
Une bombe. Voilà l’effet qu’a eu l’arrivée de Michael Jordan au niveau professionnel, lui fut sélectionné en troisième position de la fameuse draft 1984. Dès sa première année sur les parquets NBA, personne ou presque n’était en mesure d’arrêter la star des Bulls qui sera élue Rookie de l’Année avec plus de 28 points, 6 rebonds, 5 passes et deux interceptions de moyenne. Difficile de faire plus impressionnant pour ses débuts !
Sa campagne sophomore fut un peu plus compliquée, Sa Majesté ne disputant que 18 matchs en régulière à cause d’une blessure au pied. Il sera cependant de retour pour les playoffs et la série face aux Celtics de Larry Bird, Kevin McHale et Robert Parish. C’est d’ailleurs durant cette opposition que Jordan s’imposera définitivement comme l’un des athlètes les plus talentueux de toute l’histoire de la balle orange.
Kevin McHale cash sur les 63 points de Michael Jordan en playoffs
En effet, l’arrière plantera pas moins de 63 points durant le Game 2, malheureusement perdu par Chicago. C’est simple, personne n’avait encore jamais été aussi prolifique au scoring sur une rencontre de post-season et personne n’est d’ailleurs parvenu à égaler cette marque depuis. McHale avouera d’ailleurs des années plus tard que Jordan avait totalement pris les joueurs de Boston par surprise, dans le Dan Patrick Show :
K.C. Jones nous avait dit qu’on ferait mieux de prendre ce gars à deux parce qu’il serait bien meilleur que ce que nous pensions qu’il était. Il en avait mis 49, je crois, lors du premier match, et honnêtement, je le dis tout le temps aux gens, aucun d’entre nous ne prenait Chicago au sérieux. Ils avaient 30, 33, 35 victoires en saison régulière. On en avait gagné 67.
On est entré sur le terrain et on s’est dit : « D’accord, faisons ce que nous avons à faire. Occupons-nous de ce que nous avons à faire. Soyons simplement nous-mêmes et tout ira bien. On va faire certaines choses contre Michael mais on va pas faire de prise à deux sur lui. » Après ça, dans le troisième match, on s’est tous dit : « Ok, il faut qu’on établisse une stratégie contre ce gars-là ».
C’est d’ailleurs suite à cette prestation de fou furieux que Larry Bird avait lâché sa déclaration iconique à propos de celui qui deviendra plus tard sextuple champion NBA :
C’était Dieu déguisé en Michael Jordan… Il était manifestement dans la zone. Il les a maintenus dans le match en enchaînant les gros paniers. Nous n’avons pas pu l’arrêter.
Les Bulls et Michael Jordan ne faisaient pas peur aux Celtics en 1986, ne serait-ce que parce que Larry Bird & co. étaient la meilleure équipe de la ligue. Mais s’ils ont sweepé Chicago lors de cette série de playoffs, c’était bien l’arrière qui avait marqué les esprits de la planète basket-ball avec une performance complètement dingue au Game 2.