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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Membre de l’OGC Nice, Ali Abdi s’est progressivement imposé comme une valeur sûre en France après avoir démarré sa carrière dans son pays natal. Il y a quelques mois, l’international tunisien s’était d’ailleurs exprimé cash sur les différences entre le football pratiqué dans l’Hexagone et celui sur le continent africain.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas un défenseur comme les autres. Combien parmi ces derniers peuvent se vanter de finir meilleur buteur de leur équipe sur une saison, même en deuxième division ? C’est pourtant ce qu’était parvenu à faire Ali Abdi en 2020-21 au Paris FC, lui qui avait inscrit neuf buts durant cet exercice. De quoi pousser de nombreux clubs français à se pencher sur son dossier.
Résultat, il a ensuite fait un passage de trois ans à Caen où il s’était imposé comme l’un des, si ce n’est le meilleur latéral gauche de Ligue 2 avant de passer à l’échelon supérieur en étant prêté à Nice. Une belle ascension pour celui qui a disputé la grande majorité de sa carrière dans sa Tunisie natale, passant notamment par plusieurs clubs de la capitale Tunis avant de finalement franchir la Méditerranée en 2019.
Ali Abdi cash sur son arrivée en France et le football en Tunisie
Interrogé par Ouest-France en amont de la CAN 2024, le natif de Sfax s’était ainsi livré à coeur ouvert sur son arrivée en Europe, très différente de l’Afrique :
Oui, au début c’était très dur. L’adaptation était difficile, mais je suis un bosseur, j’ai travaillé et écouté ce qu’on me disait pour comprendre petit à petit et m’intégrer. (…) Bien sûr. Le soleil déjà. Ici, il fait un peu froid (rires). Mais j’ai ma femme et mes enfants à mes côtés, c’est le principal.
Malgré le déménagement dans l’Hexagone, Abdi confiait également tout faire pour que sa progéniture n’oublie pas ses racines :
Chez nous, on parle 80 % du temps en arabe, devant et avec eux. Même s’ils répondent qu’en français. Quand mes enfants vont en Tunisie voir mes parents, il faut qu’ils puissent parler la même langue qu’eux.
Au passage, le joueur n’a pas seulement découvert un nouvel environnement en dehors des terrains mais aussi sur ces derniers, avec la Ligue 1. L’occasion pour lui de comparer avec ce qu’il connaissait de son parcours précédent et fait intéressant, il considère d’ailleurs que la LP1 tunisienne n’était pas sans rappeler l’Amérique du Sud :
Les championnats africains, ou du moins en Tunisie, sont très ouverts. Il y a beaucoup de qualité en Afrique, mais le style de jeu ressemble plus à ce qu’on peut voir au Brésil, dans le sens où ce sont beaucoup de gestes techniques, des centres etc. Mais il n’y a pas de tactique comme on a ici en France. J’ai beaucoup appris au niveau tactique en arrivant ici.
Ali Abdi le dit clairement, le niveau de jeu pratiqué en Tunisie et plus globalement en Afrique est très intéressant. Le ballon circule vite et bien, l’esthétique est mise à l’honneur, mais c’est en débarquant en France qu’il s’est développé d’un point de vue tactique.
