Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
De tous les joueurs très talentueux avec qui il a pu évoluer, Robert Pirès garde évidemment une place à part pour Thierry Henry, son compère pendant 6 ans à Arsenal. Mais quelle était l’entente entre les deux hommes, tous deux très compétitifs ? L’ancien Messin a répondu avec franchise, en n’éludant pas certains moments un peu plus tendus !
En Angleterre comme en équipe de France, ils formaient l’un des duos les plus captivants des années 2000. Dans un registre bien différent, Robert Pirès et Thierry Henry ont chacun marqué leur époque, devenant tous deux des légendes incontestées à Arsenal. Ensemble, ils ont notamment réussi l’exploit d’une saison invaincue, en 2003-2004, avec le fameux trophée en or au bout du chemin.
Mais parce que les deux hommes étaient aussi talentueux qu’exigeants, il est parfois arrivé que les esprits s’échauffent entre eux. À en croire Pirès, c’est souvent Henry qui était l’instigateur de ces accrochages, lui qui est réputé pour son exigence hors-normes envers les autres – ce qui lui a d’ailleurs joué des tours dans sa carrière d’entraîneur.
Robert Pirès évoque ses frictions avec Thierry Henry
Dans un entretien pour Colin de Oh My Goal, « Bobby », comme il était surnommé en Angleterre, est ainsi revenu sur ses prises de bec avec son camarade d’attaque :
Avec Titi, il fallait que tout soit parfait, tout ! (rires) S’il était dur avec moi ? Avec les autres, je ne sais pas, mais avec moi il était très dur. On s’est déjà embrouillés sur le terrain hein, on s’est disputés, on s’est insultés… Mais c’est pas grave, ça fait partie du jeu ! Aujourd’hui, ça reste mon ami et on est toujours en contact, bien sûr, aucun problème.
Le ton qui monte fait partie du quotidien des grandes équipes, et Pirès ne tient aucunement rigueur à Henry de sa certaine pénibilité sur le terrain. D’ailleurs, lorsqu’on lui demande quels sont les joueurs qui l’ont le plus impressionné à Arsenal, le nom du Français revient… tout comme celui de l’artiste néerlandais Dennis Bergkamp :
Il y a deux joueurs qui m’ont le plus impressionné à Arsenal. Le premier, celui à qui j’essayais, entre guillemets, de ressembler, c’était Berkgamp. Pourquoi ? Parce qu’il m’a appris l’importance du premier contrôle. Il m’a toujours dit : « Dans le football, le premier contrôle est le plus important », et il avait raison. C’est ce premier contrôle qui te met dans de bonnes dispositions, et j’ai beaucoup travaillé ça avec lui. C’était une vraie inspiration.
Et puis après, l’avion de chasse, Thierry Henry. Titi, il a marqué l’histoire de la Premier League. Mentalement, déjà, il était très fort, très solide, avec une capacité à énormément croire en lui, et à vouloir devenir le numéro 1. Et puis Titi, c’est la recherche de la perfection, tout le temps.
Ceux qui ont partagé le même maillot que Thierry Henry sont unanimes : oui, l’attaquant français était particulièrement exigeant, et parfois même pénible, mais c’est parce qu’il avait un talent hors-normes. Robert Pirès ne dira pas le contraire, lui qui a réussi à former avec lui l’un des duos les plus marquants du football français de club.