Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Ayant beaucoup voyagé durant sa jeunesse, Kobe Bryant a fini par maîtriser plusieurs langues. Un atout qu’il mettait également à profit sur le terrain, comme l’a raconté l’ancien joueur Tony Allen qui a décrypté les stratégies du Mamba… en espagnol.
À bien des égards, Kobe Bryant était eut-être le plus international des basketteurs américains. Tout au long de sa carrière et même après avoir raccroché, l’ancien arrière des Lakers ne cessait de clamer que les États-Unis feraient mieux de s’inspirer du modèle de formation européen. Quand on voit à quel point les joueurs issus du Vieux Continent dominent la NBA aujourd’hui, on se dit que le MVP 2008 n’avait pas tort.
Mais avant même de faire ses débuts dans la grande ligue en 1996, le n°24 s’était déjà constitué une sacrée expérience du monde en dehors du sol américain. Il faut dire qu’il a voyagé très tôt dans sa jeunesse en raison de son père, Joe « Jellybean » Bryant. Lui aussi ancien joueur, ce dernier a joué en NBA mais aussi en Europe, notamment du côté de l’Italie… et même en France, lui qui a ainsi porté les couleurs de Mulhouse.
Tony Allen balance sur les stratagèmes de Kobe Bryant
Résultat, le Mamba s’était rapidement retrouvé polyglotte et en tant que perfectionniste du jeu, il avait compris que c’était là un avantage qu’il pouvait mettre à profit sur les parquets. Preuve en étant cette anecdote signée Tony Allen, défenseur d’élite et qui a croisé le fer avec Kobe. Interrogé par Basketball Network, la légende des Grizzlies expliquait que Vino se servait des langues… pour mettre en place des systèmes :
J’avais l’habitude de défendre sur son côté fort et de lui dire : « Je sais ce que tu vas faire. J’ai étudié les vidéos ». Il jouait avec Pau Gasol, qui parlait lui-même espagnol. Au moment où il me voit défendre sur son côté fort alors qu’il essaie de faire une passe en backdoor, il se met à parler en espagnol. Je me suis dis : « pourquoi il parle tout d’un coup en espagnol ? » Ça voulait dire qu’il voulait faire une backdoor.
Sacré Kobe, va ! Pau Gasol étant devenu son coéquipier à partir de 2008, le Hall of Famer s’en était immédiatement servi pour mettre en difficulté les défenses adverses qui ne comprenaient souvent pas ce qu’il disait dans la langue ibérique. Il n’avait d’ailleurs pas non plus hésité à l’utiliser pour trash-talker ses adversaires, comme le pauvre Luis Scola lors du match entre Team USA et l’Argentin pendant les Jeux Olympiques 2008 :
Never forget when Kobe started trash talking in Spanish pic.twitter.com/4qNZNmrU8a
— Historic Vids (@historyinmemes) March 3, 2024
Kobe Bryant était prêt à utiliser toutes les cordes à son arc pour battre ses adversaires, y compris recourir à d’autres langues. Un stratagème souvent très efficace face aux joueurs américains, qui mettaient du temps à comprendre ce que l’arrière faisait.