Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Si Michael Jordan avait encore choqué la planète basket en sortant de sa retraite au début des années 2000, son aventure à Washington ne s’était pas vraiment passée comme prévu. L’arrière s’était d’ailleurs montré très clair sur le sujet, en 2005.
Quand on parle de Michael Jordan, impossible de ne pas immédiatement penser aux Bulls. Quoi de plus logique puisque c’est là-bas que le Hall of Famer a tout gagné entre 1984 et 1998, notamment six titres de champion et cinq trophées de MVP. Le tout en faisant une pause d’un an et demi suite à la mort de son père… Et pourtant, ce n’est pas dans l’Illinois que le n°23 a mis un terme à son immense carrière sur les parquets.
À l’origine, c’était pourtant bien le cas puisque suite au deuxième three-peat de Chicago, His Airness avait rangé les sneakers au vestiaire pour de bon. Il deviendra même dirigeant dans la foulée en reprenant en main les Wizards au début des années 2000… avant de surprendre tout le monde quelques mois après en effectuant un deuxième come-back, cette fois-ci sous le maillot de la franchise de la capitale américaine.
Michael Jordan sans filtre sur l’échec de son passage aux Wizards
Malheureusement pour la superstar, cette aventure avec Washington ne fut pas glorieuse. Il avait certes tourné à 21 points, 6 rebonds et 4 passes de moyenne avec les Sorciers, mais sans aller une seule fois en playoffs. Une fin assez triste pour un joueur aussi mythique… Interrogé par Marvin R. Shanken en 2005, Jordan confiait d’ailleurs que s’il pouvait changer le passé, il n’aurait sûrement pas tenté ce retour à la compétition.
L’une des plus grosses erreurs que j’ai faite a été de revenir jouer. Même si je me débarrassais ainsi d’un sentiment de manque, je pensais aussi faire preuve d’innovation dans mon travail en me rendant sur place pour évaluer les talents de mes propres yeux. J’ai pensé que ce serait une bonne idée de jouer contre eux, de voir quelles étaient leurs tendances et ce pour quoi nous payions.
Mais en même temps, je suis devenu plus critique à leur égard en raison de ma façon de jouer et d’aborder le jeu, et les joueurs n’ont pas adhéré.
C’est le moins que l’on puisse dire, étant donné que la relation que MJ entretenait avec son vestiaire était apparemment particulièrement désastreuse. Comme quoi, rencontrer (et en l’occurrence jouer avec) son idole n’est pas toujours à conseiller…
Par ailleurs, ses adversaires d’alors ne voyaient pas non plus un grand intérêt à affronter un Jordan vieillissant et loin de son prime. Latrell Sprewell n’avait ainsi pas mâché ses mots sur le sujet lors d’une interview accordée au New York Times, en 2001 :
Je ne pense vraiment pas que quelqu’un ait l’intention de se venger de Mike. Je veux dire que c’est une bonne chose si vous jouez bien contre lui. C’est quelque chose que vous pourrez raconter à vos petits-enfants. Mais ce n’est pas le Mike de Chicago. Tout le monde le sait.
En fin de compte, le deuxième come-back de Michael Jordan ressemble bien à un échec complet. Entre des résultats collectifs inexistants et une déconnexion totale avec ses coéquipiers, His Airness avait fini par regretter d’être encore sorti de sa retraite.