Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Arrivé à Lille dans un anonymat presque total en juillet 2018, Zeki Çelik en est reparti avec un titre de champion de France et des souvenirs plein la tête. Son adaptation sur place n’a cependant rien eu d’un jeu d’enfant, comme il le racontait à So Foot.
Acheté pour 2.5 millions d’euros, il en valait pratiquement dix fois plus avant de rejoindre l’AS Roma selon Transfermarkt. Autant dire que Zeki Çelik reste comme l’un des investissements les plus rentables du LOSC ces dernières années. Durant ses quatre saisons passées dans l’équipe, il a qui plus est contribué au titre de champion de France remporté en 2021. Et pourtant, tout n’avait pas si bien débuté pour lui en France.
Zeki Çelik se livre sur son intégration à Lille
Recruté pour pallier le départ de Kévin Malcuit, Çelik a tout de suite hérité du poste de latéral droit titulaire à Lille. Mieux encore, il a délivré sa première passe décisive avec le club dès son premier match de Ligue 1, face à Rennes (3-1). Or, tout n’était pas si rose en coulisses pour l’international turc, qui affirmait dans les colonnes de So Foot avoir eu beaucoup de mal à s’intégrer au sein du vestiaire des Dogues :
Zeki Çelik : Lille est une belle ville mais au départ, j’ai tellement galéré… Je ne parlais pas du tout anglais, je venais de quitter ma famille et mon territoire pour la première fois. (…) Lors de ma première année, je ne disais pas un mot. Mais qu’est-ce que je pouvais dire ? Quand on mangeait en équipe, j’étais assis tout seul, à regarder dans le vent. Mes coéquipiers rigolaient et discutaient ensemble.
Moi, je ne comprenais rien de rien, donc impossible de participer aux conversations. En plus, il était interdit d’utiliser son téléphone. Ça a été une période assez difficile à encaisser.
Grâce à quelques cours et à l’arrivée de compatriotes dans le Nord, Çelik a fini par trouver sa place au sein de l’effectif lillois. Il lui a également fallu un peu de temps pour s’adapter au quotidien en France, compte tenu des différences avec la Turquie :
Zeki Çelik : Ce qui m’a le plus marqué ? L’accent ! Même quand je compare avec l’accent du coach (Christophe) Galtier, on dirait deux langues différentes. Sur la route, j’ai aussi eu énormément de mal. En France, le code de la route est tellement différent… En plus, on ne peut pas dire qu’en Turquie, le code soit très respecté ! (Rires) Le restaurant, ça a aussi été une drôle d’expérience.
Ici, lorsque tu t’installes, le serveur met un quart d’heure à venir prendre ta commande, puis quarante-cinq minutes à te servir. Je ne comprenais pas au départ, j’avais l’impression qu’il m’oubliait. Finalement, j’ai appris que les Français aiment prendre le temps de discuter, de passer du bon temps, que manger rapidement n’est pas leur priorité comme cela peut l’être pour nous, les Turcs.
S’il n’a connu aucun souci d’adaptation sur les pelouses de Ligue 1 avec le LOSC, Zeki Çelik avoue en revanche avoir dû cravacher pour trouver ses marques dans le vestiaire et à Lille. Un rude processus qui lui a toutefois permis de finir champion de France.