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Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Encore considéré par certains comme le plus grand rugbyman de l’histoire, Jonah Lomu a posé bien des soucis à ses adversaires, dont le XV de France. Cela dit, il lui est aussi arrivé d’être embêté par d’autres joueurs, dont une icône tricolore qu’il a tenu à saluer.
Avant qu’Antoine Dupont ne vienne récemment chambouler l’ordre pré-établi, il apparaissait pour beaucoup comme l’incontestable n°1 de ce classement. Phénomène physique à part entière, Jonah Lomu a véritablement marqué l’histoire du rugby de son empreinte. Du haut de son 1m96 et de ses 120kg, il a en effet redéfini les normes de l’ovalie avec un profil physique indigne d’un arrière pour l’époque.
Rapide comme l’éclair, l’ailier néo-zélandais déployait en outre une puissance qui avait de quoi effrayer n’importe quel adversaire. Il a dès lors terrorisé plus d’une équipe dans sa carrière, dont le XV de France, face à qui il a inscrit plusieurs essais mémorables. Or, lui-même a vécu quelques traumatismes contre les Bleus… et avouait d’ailleurs avoir eu toutes les peines du monde à défendre face à l’un d’eux.
La légende française adoubée par Jonah Lomu
Lors d’une interview accordée avant sa disparition à World Rugby, Lomu a été appelé à désigner le joueur qu’il considérait comme le plus redoutable durant sa carrière. Un titre honorifique qu’il a attribué… à Émile Ntamack :
Jonah Lomu : L’adversaire le plus fort ? Pour moi, c’était Émile Ntamack. C’est l’adversaire le plus coriace que j’ai jamais affronté.
Trois-quarts centre mythique du XV de France, Ntamack a lui aussi collectionné les essais sur la scène internationale. Ce, notamment grâce à une arme qui le rendait unique et pratiquement indéfendable selon son homologue des All-Blacks :
Jonah Lomu : Généralement, quand on vous apprend à défendre, on vous dit de focaliser votre regard sur les hanches de votre adversaire.
Quand vous courez, c’est la seule partie de votre corps qui ne bouge pas. Du coup, si vous suivez les hanches du regard, vous avez plus de chance d’attraper votre adversaire. Mais le problème avec Émile, c’est que tout son corps bougeait, même les hanches ! Quand il courait, elles se balançaient d’un côté à l’autre donc vous vous demandiez, « Bordel, comment est-ce que je vais bien pouvoir faire là ? »
Le truc, c’est que vous ne pouviez pas le laisser filer parce qu’il était suffisamment rapide pour vous fausser compagnie. Sans parler du fait qu’il avait aussi une foulée très légère, ce qui représentait un gros challenge pour moi.
Des paroles extrêmement flatteuses, qui plus est compte tenu de leur auteur, et qui font office de bel hommage à la carrière de « Milou ».
S’il apparaissait comme l’adversaire le plus redouté à son époque, Jonah Lomu considérait de son côté Émile Ntamack comme le joueur face auquel il a rencontré le plus de difficultés. Difficile de trouver plus beau compliment sur la planète rugby.
