Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Auteur d’une remarquable carrière en Europe, Hiroki Sakai a notamment posé ses valises durant cinq saisons à l’Olympique de Marseille. L’occasion pour lui de comparer les habitants de la France à ceux du Japon sur plusieurs aspects.
En intégrant les rangs de l’Auckland FC il y a quelques mois, il a découvert un quatrième continent. Hiroki Sakai peut dès lors être considéré comme un véritable globe-trotteur, lui qui a joué en Asie, en Amérique du Sud, en Océanie, mais aussi en Europe. C’est d’ailleurs là qu’il a passé la majeure partie de sa carrière de footballeur, dans un premier temps sous les couleurs d’Hanovre, puis de l’Olympique de Marseille.
Hiroki Sakai rend son verdict sur les Français
Recruté libre par l’OM en juillet 2016, Sakai y est resté pendant cinq ans avant de retourner dans son Japon natal. Une expérience durant laquelle il a globalement laissé une bonne image dans l’esprit des fans marseillais, pourtant très exigeants. Dans un entretien accordé à Brut, le latéral droit affirme néanmoins avoir toujours été confronté à ce genre de pression… à cause de ses origines :
Hiroki Sakai : Quand t’es japonais, tu pars désavantagé. Dans les grands pays de football, les gens sont sceptiques à l’égard des joueurs japonais. Même si tu joues bien la première saison, ils attendent de voir si tu peux le refaire. Ce n’est pas facile.
Une fois ce test passé, l’international nippon a pu constater des différences entre la France et le Japon. Notamment au niveau de la ponctualité :
Hiroki Sakai : Je ne sais pas si c’est à Marseille qu’on est négligent ou si c’est au Japon qu’on est trop strict. En tout cas, quand on va à l’étranger, on se rend compte à quel point le respect de la ponctualité est important au Japon. (…) Ici, tout le monde s’en fiche. Les Français sont moins exigeants vis-à-vis des horaires et quand on arrive en retard à un rendez-vous, ils ne semblent pas trop s’en soucier.
Donc je pense que c’est un pays où les gens sont indulgents envers les petites erreurs.
Selon Sakai, cette caractéristique propre aux Français aurait ses bons côtés, puisqu’elle permettrait de réduire le stress. Il a également attribué un autre bon point à l’Hexagone, et plus spécifiquement à Marseille, en ce qui concerne son aspect cosmopolite. De quoi se distinguer du Pays du Soleil Levant :
Hiroki Sakai : Marseille est une ville plus internationale que je le pensais. Les gens parlent toujours de racisme mais je ne l’ai pas vraiment ressenti. Il y a une diversité raciale ici. Voir un Asiatique dans la rue est quelque chose d’habituel. Au Japon, c’est pire, les gens tournent la tête quand ils voient des étrangers dans la rue.
S’il regrette quelque peu le traitement particulier réservé aux joueurs japonais en Europe, Hiroki Sakai reconnait en revanche plusieurs qualités à la France, parmi lesquelles l’indulgence et l’ouverture au monde.