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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Double champion d’Angleterre à Chelsea, William Gallas avait notamment été entraîné par José Mourinho quand il évoluait chez les Blues. L’ex-international français avait partagé une anecdote assez édifiante sur le sulfureux entraîneur, auprès de RMC Sport.
C’est clairement du côté de Stamford Bridge qu’il a connu ses meilleures années, même si son départ en 2006 s’était fait dans des conditions houleuses. Pilier de Chelsea lors du doublé en 2005 puis 2006, William Gallas a disputé 225 rencontres en tout pour le célèbre club londonien avant de filer chez les rivaux d’Arsenal. L’occasion pour lui de côtoyer certaines entraîneurs de renom, d’abord Claudio Ranieri puis José Mourinho.
Ce n’est un secret pour personne, le « Special One » n’est pas toujours le plus facile à vivre, même si son immense palmarès parle pour lui. C’est d’ailleurs parce que le coach portugais avait refusé une augmentation de salaire à Gallas qu’il avait claqué la porte, mais ce dernier lui reconnaissait un vrai talent pour motiver ses hommes et les pousser à tout donner. Preuve en étant cette anecdote racontée à RMC Sport, en 2018 :
Quand José Mourinho manipulait William Gallas à Chelsea
Un week-end où on joue contre Middlesbrough, je me blesse au bout de 10 minutes. Dix jours après on avait un match en Champions League face au Barça, et le lendemain de cette défaite on fait une réunion et là, il attaque tout le monde. Il attaque tout le monde parce qu’on a perdu ce match. Arrivé un moment j’étais à côté de Geremi Njitap, et Mourinho était en train d’attaquer Frank Lampard.
Là je donne un petit coup à Geremi Njitap et je lui dis : « Regarde, il attaque Frank Lampard », celui qui était son fils à l’époque. Et là t’as Geremi qui me redonne un coup et je commence à rigoler parce que Mourinho, il commence à… Mourinho il était derrière moi, ça veut dire qu’il pouvait pas me voir sourire. Et là il me dit : « William, tu rigoles ? » Je dis : « Nan, je rigole pas, coach. »
Et il me dit : « Oui, je peux rien te dire, parce que t’as joué que dix minutes ! » Je lui dis : « Nan, je rigole pas, coach. » Et là il me dit : « Oui, t’es l’un des meilleurs joueurs en ce moment, mais en dehors du terrain il faudrait que tu revoies ta vie privée. » Et là il me pique, là je le regarde et je lui dis : « Comment ça ? » Il me dit : « Je sais que tu sors beaucoup. » Je dis : « Comment vous le savez ? »
Là il me dit : « Je le vois si dans 10 jours, tu vas être opérationnel pour le match face au Barça. » Je dis : « Coach, y’aura pas de problème, je serai opérationnel. » Tous les jours, trois entraînements par jour, le jour du match, je suis opérationnel. Je fais un test le matin, et je le regarde droit dans yes yeux et je lui dis : « Coach, je suis prêt. »
José Mourinho n’avait pas son pareil quand il s’agissait de motiver ses troupes, quitte à les manipuler verbalement afin de titiller leur égo. William Gallas en avait fait les frais à Chelsea, mais ce ne fut pas forcément pour nuire au défenseur central français.
