Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Pour démarrer la préparation à la Coupe du Monde 98, le sélectionneur de l’équipe de France Aimé Jacquet avait convoqué 28 joueurs au lieu de 22. Nicolas Anelka, qui faisait partie des 6 exclus, est revenu sur cette compétition et son ressenti par rapport à la victoire.
Quand on pense à l’équipe de France 98, on pense surtout aux 22 joueurs qui ont porté la sélection nationale à sa première Coupe du Monde. Zinédine Zidane est devenu une icône suite à son doublé contre le Brésil en finale, Lilian Thuram a été considéré comme un héros grâce au sien en demie, alors que le bisou de Laurent Blanc sur le crâne de Fabien Barthez est devenu un signe d’affection dans tout le pays.
Ceux à qui les supporters pensent beaucoup moins en revanche, ce sont les 6 joueurs mis de côté par Aimé Jacquet à quelques jours du début de la compétition. Le sélectionneur avait effectivement décidé de démarrer sa préparation avec 28 internationaux, un moyen pour lui de maintenir tout le groupe sous pression.
Mis de côté, Anelka parle de la Coupe du Monde 98
Nicolas Anelka, alors âgé de 19 ans, faisait partie des « exclus » de la liste finale malgré une belle saison à Arsenal avec ses 6 buts et 6 passes décisives en Premier League. Près de 27 ans plus tard, l’attaquant est revenu sur ce choix d’Aimé Jacquet et sur son ressenti lorsqu’il a vu les Bleus soulever la coupe du monde à la maison.
J’ai très bien vécu le fait que l’équipe de France remporte la Coupe du Monde après ma mise à l’écart. Quand Aimé Jacquet a réuni les 6 exclus pour expliquer son choix, il m’a simplement dit : « Toi, c’est normal ». C’est dingue de faire ça, il ne se rendait pas compte de tout ce que cela aurait pu provoquer dans ma tête. Mais j’ai laissé passer, je suis parti de Clairefontaine et je suis rentré chez moi.
Je n’ai jamais eu l’explication de ma mise à l’écart, mais il faut savoir accepter les choix de l’entraineur. C’est pour ça que je n’ai pas mal pris la non-sélection. J’ai accepté que les Bleus soient champions sans moi, par contre je n’ai regardé que quelques matchs, vite fait. Ça fait partie de la vie. J’en ai profité pour passer mon permis de conduire et je l’ai eu. Tout va bien.
Contrairement à d’autres, qui ont du mal à accepter que leur sélection nationale puisse briller sans eux, Nicolas Anelka était heureux de voir les Bleus triompher lors de la Coupe du Monde 98 en France. Enfin, « voir » est un grand mot puisque l’attaquant ne suivait pas la compétition avec un intérêt débordant. La priorité était au permis de conduire.
Considéré comme un prodige, Nicolas Anelka aurait pu vivre la Coupe du Monde 98 de l’intérieur, le tout à seulement 19 ans. Mais Aimé Jacquet en avait décidé autrement, et l’attaquant l’a accepté avec une grande maturité.