Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Avant de vivre les plus belles années de sa carrière à Manchester United, Edwin Van Der Sar est passé deux ans par la Juventus de Turin. L’occasion pour lui de côtoyer un certain Zinédine Zidane, sur lequel le Néerlandais semble avoir un avis un poil moins glorieux que la plupart de ceux qui l’ont côtoyé…
Parti à l’été 1996 pour une première expérience à l’étranger, Zinédine Zidane a plongé dans le grand bain en rejoignant non seulement le championnat italien, le plus réputé du monde à l’époque, mais également le plus grand club du pays, la Juventus de Turin. Les débuts ont d’ailleurs été compliqués pour le tricolore, qui a finalement fini par exprimer la pleine mesure de son talent.
Edwin Van Der Sar honnête sur Zidane
N’ayant jamais réussi à supplanter Michel Platini dans le coeur du mythique patron de la Vieille Dame, Giovanni Agnelli, « ZZ » a suscité l’admiration de la grande partie de ses coéquipiers, y compris les plus prestigieux comme Alessandro Del Piero ou Gianluca Zambrotta. Mais Edwin Van Der Sar, gardien du temple entre 1999 et 2001, est plus réservé sur le sujet.
Dans une interview pour « Ziggo Sport », l’homme aux 130 sélections avec les Pays-Bas avait en effet dépeint un Zidane difficile à cerner :
Il n’était pas très bavard. C’était difficile, car à l’époque, il ne parlait pas très bien l’anglais et ne parlait qu’en français ou en italien. Un jour, il est venu à l’entraînement avec une Fiat, en portant un jean, une chemise blanche Levi’s et des Adidas blanches. C’était totalement différent de ce qu’on pouvait voir chez les autres : Ferrari, Dolce & Gabbana et Versace.
Il est vrai que de son propre aveu, Zizou a longtemps eu un style rudimentaire, au point de se faire chambrer par de nombreux coéquipiers en Bleu. Mais ce n’est pas le seul défaut du tricolore aux yeux de son ex-coéquipier néerlandais, qui a ajouté :
Bien sûr, il avait son côté sombre et voyait parfois rouge à cause de cela, mais la façon dont il touchait et contrôlait le ballon… Il était très doux avec la balle. Après, sans elle, il n’était pas si élégant.
Des compliments, certes, mais également une pique à peine masquée à Zidane. Est-ce parce que le maestro ne défendait qu’avec parcimonie que Van Der Sar s’est senti obligé de le titiller ? En tout cas, le Ballon d’Or 1998 n’a jamais répondu à cette sortie.
La remarque sur les pétages de plomb de Zizou ne souffre en revanche, elle, d’aucune contestation. Avec 14 cartons rouges reçus en carrière, le Français avait là son principal talon d’Achille. Celui qui a coûté cher, très cher un soir du 9 juillet 2006…
Sans rien nier du talent de Zinédine Zidane lorsqu’il avait le ballon dans les pieds, Edwin Van Der Sar ne semble pour autant pas le considérer comme le joueur parfait, notamment en raison de son jeu sans ballon. Il est vrai que l’on a déjà connu des portraits plus élogieux du maestro français par le passé !