Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Si elles ne se sont affrontées qu’à quatre reprises, Maria Sharapova et Amélie Mauresmo sont assurément deux des plus grands noms du tennis féminin des années 2000. Bien différentes à la fois dans leur personnalité et dans leur jeu, les deux sportives n’étaient aucunement proches durant leur carrière. Mais qu’en est-il après-coup ? La Russe s’est exprimée à ce propos.
Face aux poids-lourds du circuit féminin des années 2000, Amélie Mauresmo a connu des fortunes diverses. Contre Serena Williams, par exemple, la tricolore n’a jamais vraiment su trouver la parade, avec un bilan douloureux de 2 victoires contre 10 défaites face à l’Américaine. En revanche, la native de Saint-Germain-en-Laye peut se targuer d’un bilan quasi parfait face à Maria Sharapova (3-1 en carrière).
Plus en finesse et en variation que la Russe, connue pour sa puissance raquette en main, Mauresmo n’a jamais vraiment été troublée par elle… et pas, non plus, par les fameux cris de sa cadette, comme elle le confiait :
Ses cris ? l’impression que c’est plus dérangeant quand on regarde le match. Sur nos deux matchs, je n’ai même pas le souvenir qu’elle criait.
Maria Sharapova très respectueuse envers Amélie Mauresmo
Sharapova, elle, a gardé de ces quatre batailles un profond respect pour sa rivale. En 2014, lorsque la Française est devenue l’entraîneuse d’Andy Murray, la Russe a ainsi validé ce choix, en se montrant très élogieuse envers elle :
Je pense que c’est très bien. J’ai eu de sacrées difficultés à jouer contre Amélie. Je pense que c’est une joueuse qui a de grandes connaissances, et une personne qui connaît bien les choses.
Elle est restée proche du circuit depuis sa retraite, et c’est très bien de la voir coacher Andy.
De son côté, Mauresmo n’a jamais publiquement critiqué Sharapova. Elle n’a néanmoins pas masqué ses doutes, voire même ses critiques, lors du fameux contrôle positif de la Russe au début des années 2010. Interrogé à ce propos dans la foulée, la Française avait expliqué :
J’ai vu sa conférence de presse en direct. Au moment où elle parle, je pense à une erreur de sa part, de bonne foi. Et puis, je regarde quand même le médicament en question et là… Je me dis que ce n’est pas tout à fait ce que je pensais, qu’on n’est pas face à un problème de santé et à un médicament qu’elle a pris alors qu’il vient d’être interdit. On est davantage dans un problème culturel et d’approche de la santé. C’est très compliqué.
Cela pose le problème des limites du dopage, où s’arrête l’aide à la performance et où commence le dopage ? A Miami, j’ai parlé à des Russes. Pour eux, on n’est pas du tout dans du dopage alors que pour nous, Français, dans notre culture, c’est du dopage, très clairement.
Si elles ne partiront pas non plus en vacances ensemble, Maria Sharapova et Amélie Mauresmo se vouent un respect mutuel intact, nourri par leurs batailles à une époque où le circuit WTA était encore plus en vogue. Et la Française peut avoir la satisfaction de ce joli bilan contre la Russe, ce qui n’est pas rien !