Présent au naufrage de Knysna en 2010, Anthony Réveillère balance : « En fait, dans cette équipe…

Anthony Réveillère évoque l'équipe de France
Sunderland AFC (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Pas forcément le nom le plus ronflant, ou le bonhomme le plus saignant dans la presse, Anthony Réveillère figurait bel et bien dans l’effectif de la catastrophe lors de la Coupe du monde 2010. Avec du recul, il est revenu sur cet échec monumental, ainsi que sur celui qui, à ses yeux, est le fautif principal.

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Quand on pense à Anthony Réveillère, on pense immédiatement à l’Olympique Lyonnais, et à juste titre. Le défenseur y a en effet disputé 10 saisons, à l’époque dorée qui plus est, le temps de se bâtir un palmarès long comme le bras et de rentrer dans les coeur des Gones à jamais. Mais le natif du Maine-et-Loire a aussi glané une vingtaine de sélections en bleu… et il était même présent à Knysna en 2010.

L’analyse cash d’Anthony Réveillère sur le flop du Mondial 2010

Dans un entretien accordé à So Foot, celui qui est passé à Naples et Sunderland a livré sa vision sans concession du fiasco :

On a voulu jouer la solidarité vis-à-vis d’Anelka et cela a pris des proportions folles. Mais on en est arrivés là car il y a des choses qui auraient dû rester dans le vestiaire…

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Je ne prends le parti de personne, mais en voyant les matchs de qualification et certains comportements à ce moment, Knysna n’a rien de surprenant, car il n’y avait aucun cadre.

Cela m’a toujours surpris avec Domenech : on m’a toujours dit que le joueur taclait à la gorge, que c’était un fou furieux avec sa grosse moustache… Mais en fait, avec cette sélection, on avait l’impression que certains avaient des passe-droits. Ce qui est arrivé à Knysna, c’est comme l’éducation d’un enfant : on fixe des règles et on s’y tient.



Là, tout le monde pouvait faire ce qu’il voulait, donc c’est parti dans tous les sens. Mais ce n’était pas ainsi qu’à la Coupe du monde, c’était déjà comme ça en amont. Après, on me dit que Domenech est un mec bien. Moi, je ne connais pas l’homme, je n’ai jamais eu de vraie discussion avec lui. C’est forcément compliqué de gérer des ego, prendre des décisions, mais quand on fait le métier, on doit avoir ces aptitudes.

À l’Euro 2008, il y avait déjà des problèmes. En 2010, on n’en parle pas. Quant à 2006, cela s’est bien passé aussi parce qu’il avait trois monstres dans le vestiaire avec qui cela ne bougeait pas une oreille.

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Dans ce marasme, le taiseux Réveillère n’a pas forcément chercher à arranger la situation. Il faut dire qu’il avait une relation bien compliquée avec Domenech, et cela depuis longtemps :

Quand il retenait François Clerc, alors que c’était moi le titulaire à Lyon, je ne comprenais pas. Je m’étais blessé avant la Coupe du monde 2006, je n’ai ensuite pas forcément été aidé pour revenir. Mais le pire, c’était l’Euro 2008. Il y a même des mecs dans l’équipe qui m’avaient dit ne pas comprendre que je n’y sois pas. C’est moi qui ait joué les deux derniers mois à Lyon avant l’Euro, mais c’est Clerc qui a été pris.

Je ne fais pas la campagne pour le Mondial 2010, puis je finis dans la liste, alors que je m’en serais bien passé. Pour le dernier match de la Coupe du monde, au vu du contexte, il donne du temps de jeu à tout le monde, sauf à moi. Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais même si tu lui poses la question, pas sûr qu’il sache te répondre…

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Comme beaucoup de joueurs présents en Afrique du Sud, Anthony Réveillère semble ne pas vouer un grand respect à Raymond Domenech pour sa qualité d’entraîneur. L’ex-sélectionneur n’est pourtant pas le seul fautif, et tout le monde doit prendre sa part de responsabilité dans cet épisode qui a humilié la France du football.

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