Par Guillaume K. | Journaliste sportif
La question des binationaux a beau être sensible dans le football africain, leur apport sportif est indéniable. Le Maroc est un exemple en la matière, en atteste la demi-finale lors de la Coupe du Monde 2022, et le gardien Yassine Bounou a donné son avis éclairé sur le sujet.
Il existe un débat dans les sélections africaines qui n’existe pas forcément dans le reste du monde, et il concerne les binationaux. En effet, parce que de nombreux pays disposent d’une forte diaspora en Europe, il y a tout un tas de joueurs qui hésitent entre le fait de représenter leur nation de naissance, et le fait de représenter leur nation d’origine sur la scène internationale.
Ce qui pose problème de l’autre côté de la Méditerranée, c’est que certains choix se font plus par opportunisme que par réelle volonté de porter le maillot de la sélection. Combien de talents barrés en équipe de France ont attendu le dernier moment avant de se tourner vers la terre de leurs parents ? Malgré ces débats intenses, force est de constater qu’une intégration réussie des binationaux est bénéfique sur le plan sportif.
Yassine Bounou cash sur les binationaux marocains
En 2022, le Maroc est devenu la première équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du Monde grâce notamment à l’apport de Sofiane Boufal ou Hakim Ziyech en attaque. Portier des Lions de l’Atlas au Qatar, Yassine Bounou a pris la parole sur le sujet lors de son passage sur la chaine YouTube « Colinterview » :
Avant il y avait des petites tensions avec les binationaux, mais généralement, ça dépend du joueur. Quand les binationaux veulent s’intégrer au groupe, ils s’intègrent au groupe. Et ceux qui ne le veulent pas ne le font pas. Mais ça marche aussi pour les locaux. Ceux qui veulent rester entre joueurs nés au Maroc vont créer un groupe. Mais depuis quelques années il y a des joueurs nobles qui arrivent, on n’est plus dans cette rivalité.
Déjà, tous les joueurs parlent arabe entre eux, enfin marocain ou un dialecte local. C’est de l’histoire ancienne les clans entre binationaux et Marocains. Les joueurs savent que ce qui nous unit c’est l’objectif commun, c’est-à-dire de gagner, mais aussi nos parents. Nos parents sont tous Marocains et partagent une histoire commune. Il y a une fraternité.
La Fédération royale marocaine de football est en avance sur le reste de l’Afrique. Elle démarche les binationaux de plus en plus jeunes afin de créer un vrai sentiment d’appartenance dans les sélections, et elle a investi massivement sur les infrastructures pour les convaincre. Les quelques tensions évoquées par Yassine Bounou sont vouées à disparaitre.
Yassine Bounou a vécu la plus belle aventure sportive de sa carrière dans un groupe composé de Marocains, de binationaux, il sait que la victoire met tout le monde d’accord. Au Maroc, les clans n’existent plus.