Ancienne star du sprint, Christophe Lemaitre sans filtre sur le dopage : « Le mieux, c’est…

Christophe Lemaitre, médaillé de bronze sur 200m aux Jeux Olympiques de Rio
The Elevate House (DR)

Par Joël Pütz | Journaliste sportif

Si l’athlétisme est parmi les disciplines les plus populaires au monde, elle est aussi régulièrement entachée d’affaires de dopage. Christophe Lemaitre en avait vécu un de très près en 2012, lui qui s’est penché sur le sujet lors des Jeux Olympiques de Paris.

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Double médaillé olympique durant sa carrière, Christophe Lemaitre était monté sur le podium à Rio de Janeiro sur le 200m mais aussi à Londres quatre ans plus tôt, avec le relais 4x100m. Et si la breloque en individuel était forcément un gros accomplissement, qui plus est sur son épreuve fétiche, celle remportée en équipe en Angleterre avait une valeur très symbolique pour lui comme il l’expliquait au Figaro en août dernier :

Il y a une tradition du relais en France, c’est évident. On connaît l’histoire du relais depuis les années 90 où la France à été recordman du monde du relais. Ils ont dépossédé ce record des États-Unis avant que les Américains ne le récupèrent. Ce qu’on n’a pas par rapport à la vitesse entre guillemets, par rapport au chrono individuel, on peut le rattraper par rapport à la technique du relais.

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Lemaitre cash sur le scandale de dopage au relais 4x100m aux JO 2012

Seule ombre au tableau et pas des moindres : il aura fallu attendre 2015 pour que les sprinteurs tricolores obtiennent leur médaille. Quatrièmes de la course à l’origine, ils étaient montés sur le podium après le scandale de dopage autour de l’Américain Tyson Gay, qui avait usé de produits illicites pendant le tournoi. Un retournement de situation qui laisse d’ailleurs un goût plutôt amer en bouche à Lemaitre, douze ans après :



C’est sûr, on est content de l’avoir, mais c’est pas pareil parce qu’on aurait voulu l’avoir sur la piste réellement, faire le tour d’honneur sur le stade olympique, avoir la cérémonie protocolaire au stade olympique avec le public. Donc des années après, la saveur n’est pas la même.

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Malheureusement, le dopage fait presque partie intégrante de l’athlétisme, certains allant parfois jusqu’à franchir la ligne rouge afin de pouvoir obtenir un avantage sur la concurrence, aussi infime soit-il. Il y a donc de quoi devenir paranoïaque vis-à-vis de ses adversaires, une situation dont Lemaitre confiait qu’elle n’était pas simple à gérer :

On n’a aucun contrôle, sauf si vraiment on tombe nez à nez sur une preuve comme quoi untel se dope. On peut avoir des doutes oui, forcément. Après, on essaie de ne pas trop y penser parce que c’est quelque chose qu’on ne contrôle pas finalement, tu ne peux pas faire grand-chose. Donc le mieux, c’est de se concentrer sur ton entraînement, sur vraiment quelque chose que tu peux contrôler.

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Dans les faits, la France avait mérité sa médaille de bronze au relais 4x100m à Londres, ne serait-ce que parce que tous ses participants étaient réglos. Mais Christophe Lemaitre avoue qu’il aurait volontiers fait sans cette affaire de dopage autour de Team USA. De cette manière, il n’aurait pas eu à attendre trois ans pour avoir sa breloque.

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