Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Les Bad Boys de Detroit resteront à tout jamais les plus grands ennemis de Michael Jordan. Un membre de cette légendaire escouade n’avait d’ailleurs pas mâché ses mots à son sujet par le passé, en le comparant à une autre légende du basket-ball.
Les années 90 auront indubitablement appartenu à Michael Jordan. Avec ses Bulls, l’arrière a réalisé pas moins de deux three-peats durant cette décennie, un exploit absolument dingue. Certains affirment d’ailleurs que s’il n’avait pas pris sa première retraite en 1993, His Airness aurait carrément pu remporter huit titres à la suite.
Une domination outrageuse qui tranche énormément avec les galères connues par le n°23 durant les années 80. En effet, s’il cartonnait individuellement sur les parquets, Jordan se montrait incapable de mener Windy City jusqu’à la terre promise. Même les finales de conférence semblaient hors d’atteinte pour la superstar, d’abord à cause des Celtics de Larry Bird puis évidemment en raison des Bad Boys de Detroit.
Magic Johnson adoubé par Joe Dumars avant les Finales 1989
On le sait, la rivalité entre MJ et les Pistons avait alors atteint un stade où les deux camps se vouaient une haine des plus féroces. Les « Jordan Rules » inventées pour le neutraliser sont entrées dans la légende et Isiah Thomas et consorts ne manquaient jamais une occasion de titiller l’égo de l’intéressé. Mention spéciale à Joe Dumars peu avant les Finales 1989, qui avaient vu Detroit prendre sa revanche face aux Lakers :
Magic (Johnson) est beaucoup plus fort que Michael. Magic peut vous démolir de bien des façons. Une chose qui est vraie en jouant les deux, c’est qu’il ne faut pas faire de paris. Ils vous le feront payer si vous le faites. Et il ne faut pas se décourager.
Des propos somme toute logique finalement, si l’on se souvient du contexte.
Comme évoqué plus haut, les Pourpres et Ors et les Pistons avaient déjà croisé le fer en Finales NBA quelques mois plus tôt, en 1988. Si Los Angeles s’était imposé après une fin de Game 7 très polémique, reste que Magic avait fait vivre un enfer à Dumars et ses coéquipiers. Le meneur californien avait littéralement démantelé leur défense avec 22 points et 13 passes de moyenne, ainsi que deux interceptions par match.
Fait intéressant, Jordan avait eu le plus grand mal à défendre sur Magic lors des Finales 1990 pourtant remportées par Chicago. Ce qui avait alors fait la différence, c’était le changement de stratégie opéré par Phil Jackson dès la fin du Game 1. Exit Mike en défenseur attitré du Laker, place à Scottie Pippen. La suite, tout le monde la connaît.
À cette époque, Michael Jordan n’était pas encore parvenu à battre les Pistons en playoffs. Tandis que Magic Johnson avait déjà cinq titres de champion à son actif… Pas étonnant que Joe Dumars le considérait comme bien supérieur à l’arrière des Bulls.