Samir Nasri sans filtre : « Je me suis assis à la place de Thierry Henry dans le bus, il est arrivé et…

Samir Nasri et Thierry Henry
Canal+ (DR) / FFF (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Pourtant doyen de l’équipe de France en 2008, et disposant d’un CV impressionnant, Thierry Henry a dû subir un affront de la part de Samir Nasri durant un rassemblement des Bleus. Une anecdote assumée par le principal intéressé, mais qui en dit long sur ce qui allait advenir du football français jusqu’à l’arrivée de Didier Deschamps en 2012…

Publicité

À la fin des années 2000, la nouvelle génération de l’équipe de France a profité du vide laissé par Zidane, Thuram et consorts pour prendre le pouvoir. Le problème, c’est que Nasri, Ben Arfa, Benzema, Ribéry et consorts n’ont jamais su être des leaders, bien au contraire. La preuve lorsque l’ex-Citizen a pris la liberté de s’asseoir à la place de Thierry Henry, légende de l’équipe, lors d’un trajet en bus…

L’embrouille entre Samir Nasri et Thierry Henry dans le bus des Bleus

De passage sur le plateau de Canal+, Nasri, pas étranger aux polémiques, est revenu sur ce moment de tension :

Lorsque je suis arrivé en équipe nationale, Thierry Henry était souvent blessé et j’avais pris l’habitude de m’asseoir à sa place. Lorsqu’il est revenu, je me trouvais donc à son emplacement. J’en ai été informé peu de temps avant.

Publicité

C’était un pari. Les anciens m’ont influencé. J’étais assis à sa place, et c’est Willy (Sagnol) ou William (Gallas) qui me dit : « Tu es conscient que tu es à sa place ? Tu vas devoir te lever. » Et là, Patrick (Vieira) intervient en disant : « Ne te lève pas, pourquoi tu les écoutes ? » Ils avaient parié entre eux et pour faire gagner Patrick, j’ai choisi de rester assis.



Nasri a fini par laisser sa place, non sans faire traîner un peu, ce qui a irrité Henry et plusieurs anciens. Dans son autobiographie, William Gallas en parle d’ailleurs comme l’illustration du « fossé entre l’ancienne et la nouvelle génération ». Jean-Alain Boumsong, lui, ajoutait sur L’Équipe :

Samir ne comprenait pas les reproches car il n’y avait pas de places attribuées. Et je peux aussi le comprendre. Mais il y a quelques susceptibilités à comprendre quand on arrive dans un groupe, et une certaine ancienneté à respecter.

Publicité

Très attaché au respect des anciens, à la politesse envers les aînés et à la hiérarchie, Henry a toutefois concédé avoir mis de l’eau dans son vin depuis, et notamment depuis qu’il est coach. Il expliquait ainsi :

Tout le monde a été éduqué d’une certaine façon, dans le foot ou dans la vie, avec des codes… Mais ça ne marche plus tout ça avec la nouvelle génération. Ces codes ne fonctionnent plus. Aujourd’hui c’est impossible d’être dans la sévérité à outrance. À un moment donné il faut avoir une certaine intelligence émotionnelle et mettre son égo de côté. Ça a marché avec nous, pas avec eux.

Là maintenant, tu vois certaines choses qui sont totalement à l’opposé de ce qu’on a connu, et pour t’adapter à cela, il faut faire le deuil de tout ce que tu savais, tout ce que tu as ancré au fond de toi. Et encore plus dans le foot. Avec l’équipe de France j’ai dû déconstruire certains de mes principes.

Publicité

Bien loin des vestiaires entre adultes murs et intelligents 10 ans auparavant, l’Euro 2008 a marqué le début d’une période de 4 ans bien sombre pour le football français, où le respect et les codes se sont perdus au profit de l’individualisme et du bazar généralisé. Cette anecdote impliquant Samir Nasri en est le triste exemple.

Multisports

Les dernières actus