Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Largement considéré comme le meilleur gardien de l’histoire de l’équipe de France, Fabien Barthez avait toutefois un défaut aux yeux de certains : il n’a jamais chanté la Marseillaise, et n’a même jamais semblé vraiment être habité par la solennité de cet hymne. Une approche que le principal intéressé a justifiée dès 1998.
Si, dans les années 1980, les joueurs de l’équipe de France ne chantaient jamais la Marseillaise sans que cela ne pose de problème, le sujet est devenu de plus en plus prégnant ces trois dernières décennies, au point de susciter quelques polémiques stériles à intervalles réguliers. Entre ceux qui estiment que les Français devraient chanter « à l’italienne », et ceux qui n’en ont rien à faire, le spectre est plutôt large.
Fabien Barthez explique pourquoi il n’a jamais chanté la Marseillaise
En juin 1998, alors que la FFF avait demandé aux joueurs de se mettre à entonner l’hymne à tue-tête en vue de la Coupe du Monde, plusieurs d’entre eux avaient réagi dans les colonnes du Parisien, dont Fabien Barthez, dont le cas a toujours été épineux et prompt à susciter quelques polémiques ici et là.
En effet, « Fabulous Fab » était connu pour rire ou blaguer durant ce moment solennel, alors que certains de ses coéquipiers, eux, s’égosillaient. Et son explication est la suivante :
Je ne chanterai pas la Marseillaise et je ne veux pas la prendre au sérieux. Si je le fais, l’émotion me prend au torse. Je perds tous mes moyens et ma concentration. L’hymne me bouleverse à chaque fois, donc je déconne pour éviter d’être déstabilisé.
Une justification qui n’avait pas forcément convaincu tout le monde, mais qui avait le mérite d’être claire et précise. Surtout, au regard des sacres glanés en 1998 et en 2000, tout le monde n’a subitement plus été très intéressé par les péripéties de Barthez pendant la Marseillaise !
Ce sujet est de toute façon toujours resté personnel et propre à chacun. Certains joueurs ont préféré toujours se murer dans le silence, quand pour d’autres, chanter à pleine voix était synonyme d’exutoire et de motivation supplémentaire. D’autres enfin, comme Laurent Blanc, y voyaient un moyen de se concentrer et d’entrer dans le match :
Je suis sensible et très attentif à l’hymne. Je l’écoute plus que je ne le chante. Il me sert à me concentrer juste avant le match.
Fabien Barthez ne s’en est jamais caché : chanter la Marseillaise, ce n’était pas pour lui. La question qui se pose est la suivante : d’autres joueurs auraient-ils eu droit à la même clémence globale de l’opinion publique, notamment quand on se souvient de l’affaire Karim Benzema autour de ce même hymne ? Pas si sûr !