Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Joakim Noah et Tom Thibodeau, on fait difficilement plus intense comme duo. Le premier donnait tout sur le terrain, et le second poussait ses joueurs dans leurs retranchements. D’ailleurs, le pivot français a dû aller chercher sa prolongation avec les tripes.
Tom Thibodeau le prouve chaque saison : il faut être en forme pour évoluer sous ses ordres. Car contrairement à la majorité des entraineurs dans la ligue, lui ne croit pas au fait de reposer ses joueurs. À ses yeux le meilleur moyen pour garder le rythme est encore d’être sur le terrain, raison pour laquelle il ne compte pas les minutes de ses titulaires.
Réputé pour être un joueur increvable, Mikal Bridges passe 39 minutes sur le terrain chaque soir pour sa première année chez les Knicks. Josh Hart n’est pas loin derrière avec 38, et le moins utilisé du 5 de départ, Karl-Anthony Towns, joue tout de même 35 minutes ! Selon de nombreux observateurs, c’est la raison pour laquelle les équipes de « Thibs » s’effondrent toujours en playoffs.
L’été sportif de Tom Thibodeau et Joakim Noah
Joakim Noah sait parfaitement ce qu’implique de jouer dans une équipe dirigée par Tom Thibodeau, puisqu’il l’a connu à Chicago. De passage dans le podcast des deux légendes Tony Allen et Zach Randolph, le pivot français a fait une révélation assez dingue sur son ancien entraineur. Visiblement, il a été « pris en otage » lors de ses négociations pour une prolongation.
Quand il était assistant à Boston, Tom Thibodeau était déjà dingue… Alors imaginez une fois qu’il a eu les clés d’une franchise. Voila comment il m’a traité. Je n’avais pas encore signé ma prolongation avec les Bulls. Il m’a dit : « Si tu veux toucher ton argent, tu dois rester avec moi tout l’été. » Il m’a fait m’entrainer tous les jours sur cette intersaison.
Maintenant que j’y pense avec du recul, le gars était vraiment fou. Il me faisait courir 4 séries de 10 allers-retours après chaque séance, c’était le mois de juillet. Il est vraiment fou, et cette histoire c’était avant ces bêtises de repos pour les superstars. Ça n’existait pas. On ne connaissait même pas le concept de load management.
Joakim Noah avait été prévenu par Tom Thibodeau : pour signer sa prolongation à 60 millions de dollars à l’été 2010, il devait accepter de passer 3 mois avec son entraineur pour travailler. Il n’avait pas été épargné, puisqu’il enchainait travail avec ballon et sprints tous les jours. Une méthode brutale mais efficace, puisque c’est la saison où le Français s’était pleinement révélé en NBA.
Tom Thibodeau n’est pas du genre à épargner ses joueurs, et encore moins pendant l’été. Joakim Noah a dû aller chercher sa prolongation à 60 millions avec des sprints et des séances interminables en plein été.