Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Joueur français parmi les plus talentueux de l’histoire, David Ginola n’a pourtant pas pris part à la formidable aventure de la Coupe du Monde 1998. Cette mise à l’écart découle probablement en partie de l’épisode de novembre 1993, qui a marqué le début des galères pour « El Magnifico » sous le maillot bleu. Et si son nom est aujourd’hui un tabou dès qu’on évoque la France championne du monde 1998, l’un des membres de l’effectif a livré son avis cash.
Son rêve s’est envolé. Malgré une carrière pleine en club, David Ginola a vu son aventure avec l’équipe de France virer à l’eau-de-boudin, au point de ne pas être sélectionné pour le Mondial 1998. Une plaie béante pour le principal intéressé, qui confiait à France TV et RTL :
Ne me demandez pas, s’il vous plaît, de parler d’un événement qui a fait pleurer toute ma famille, qui m’a empêché de réaliser mon rêve d’enfant et de parler de quelqu’un qui fait partie des personnes qui ont refusé que je fasse partie des 23.
Ce qui m’a le plus déçu, ce n’est pas de ne pas être champion du monde, mais de ne pas participer à cet élan de générosité, de cohésion nationale, et de ne pas faire partie de ça, parce qu’en fait c’était mon but ultime.
S’il a continué à être appelé jusqu’en 1995, avant qu’Aimé Jacquet ne l’écarte définitivement en expliquant que « Ginola est un joueur qui a des états d’âme, et je ne veux pas d’états d’âme », c’est et bien à l’automne 1993 que tout a basculé. Jeté en pâture par Gérard Houllier pour un centre hasardeux qui a abouti, 100 mètres plus loin, au but fatal de la Bulgarie privant la France de Mondial 94 aux USA, le Varois savait ses jours comptés.
Stéphane Guivarc’h à la rescousse de David Ginola
Cette explication ne tient toutefois pas la route selon Stéphane Guivarc’h, qui, lui, était bel et bien présent en 1998. Dans un entretien à « So Foot », l’ancien attaquant de l’AJ Auxerre avait ainsi apporté un soutien plein et entier à Ginola :
En équipe de France, il s’est fait tordre. Sans déconner, on peut raconter ce qu’on veut sur le ballon qu’il joue, quelqu’un doit découper le Bulgare, c’est tout, c’est juste pas possible ce but à la 93e quand il y a la Coupe du Monde au bout.
Personne ne se sacrifie là-dessus ? Et c’est Ginola qui va prendre pour ça ? C’est de la connerie, c’est dégueulasse. Ils voulaient sa peau.
Un soutien appuyé envers « El Magnifico », qui, à défaut de toujours faire l’unanimité sur le plan humain, était incontestablement un joueur d’exception. D’ailleurs, Stéphane Guivarc’h n’a pas oublié l’alliage d’élégance et de puissance de Ginola :
Moi, je garde la souvenir de sa prestance, c’est quelqu’un qui dégageait. Déjà physiquement, c’est une caisse, et alors techniquement très fort. Ses amorties de la poitrine, là…
David Ginola a beau avoir gagné l’adulation du Parc des Princes, puis celle de l’Angleterre, il gardera toujours un goût amer de son éviction de l’équipe de France. A-t-il porté le chapeau pour tous les autres, de manière profondément injuste ? C’est en tout cas l’avis de Stéphane Guivarc’h, qui déplore profondément l’acharnement dont a été victime l’ancien parisien.