Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Grand aficionado de sport depuis toujours, Bixente Lizarazu en est également l’un des ambassadeurs les plus prestigieux en raison de son pedigree et de son passé en tant que professionnel. Mais bien qu’il soit toujours partant pour améliorer les choses en France, le champion du monde 1998 est titillé par un gros retard accusé par son pays sur un domaine bien précis. Et pour lui, passé par l’étranger, la différence est d’autant plus criante…
S’il a certes été footballeur de (très) haut niveau, la passion de Bixente Lizarazu pour le sport s’étend bien au-delà du ballon rond. Grand amateur de surf notamment, le grand ami de Zinédine Zidane a consacré plusieurs livres à la pratique du sport, sans laquelle il n’envisagerait pas sa vie – c’est la bigorexie, terme un brin barbare dont il s’amuse volontiers. Mais malheureusement, l’enthousiasme de « Liza » pour l’activité physique n’est pas partagé à l’échelle du pays.
Bixente Lizarazu considère la France en retard sur le sport
Dans un entretien accordé au Figaro en 2018, l’ancien joueur du Bayern Munich expliquait :
La France n’est pas encore un pays sportif. C’est mon sentiment après avoir vécu plusieurs années à l’étranger. J’ai la sensation qu’une médaille, un titre revêtent plus d’important dans la société allemande que dans la société française.
En France, l’art et la culture sont plus valorisés que chez certains de nos voisins. Ils s’inscrivent dans l’ADN de notre pays. C’est une bonne chose à partir du moment où les sportifs trouvent leur place et ne sont plus pris de haut ou méprisés, comme par le passé. Un sportif n’a-t-il pas autant de mérite à exceller dans sa discipline qu’un pianiste à briller devant son clavier ou un peintre devant sa toile ? Son talent n’est pas donné au premier venu.
Alors les Jeux Olympiques de Paris ont-ils permis d’inverser la tendance ? Pas certain, et encore plus quand on voit, par exemple, le rétropédalage de l’exécutif sur l’instauration de deux heures supplémentaires d’EPS à l’école. En tout cas, avant les JO, Lizarazu avec réitéré sur France Télévisions que l’Hexagone n’était « pas un pays de sport », précisant :
Il y a deux choses différentes. Il y a la compétition, la performance, et le sport loisir, le sport santé, aventure. Ce sont deux choses complètement différentes. Sur la compétition, on a plein d’athlètes de très haut niveau, et on est pas mal du tout. Là où on n’est pas au top, à mon avis, c’est sur l’idée de faire du sport loisir, du sport santé, de penser à soi. En fait, on ne connait rien sur notre corps ! On ne fait pas d’études sur ça, comment ça fonctionne, comment entretenir son corps, comment développer son corps, comment se sentir bien physiquement…
On ne nous apprend pas ça ! Je pense qu’on peut faire beaucoup mieux. J’ai 40 ans d’expérience là-dessus, et franchement ça fait du bien de faire du sport. Ce n’est pas très difficile, simplement il faut donner les clés aux gens, et c’est ce que j’ai voulu faire à travers ce livre aussi, leur donner des clés et un message.
Michel Cymès l’avait dit : les Jeux Olympiques de Paris étaient à ses yeux la dernière chance pour faire de la France une nation sportive au sens large, pas seulement via les sportifs professionnels, mais dans le quotidien des 70 millions de Français. Le pari a-t-il été réussi ? Malheureusement, et même s’il serait intéressant de connaître la position de Bixente Lizarazu sur le sujet, on peut en douter…