L’avis honnête de Robert Pirès sur la France : « Là-bas c’est compliqué, on a l’impression que…

Robert Pirès, champion du monde avec l'équipe de France en 1998
Sous la Surface (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Joueur marquant de l’histoire de l’équipe de France avec 79 sélections au compteur, Robert Pirès a néanmoins connu ses plus belles années en club à l’étranger, et notamment en Angleterre. Lucide sur la France, il a d’ailleurs mentionné deux travers de ce pays, selon lui, dans le rapport que la population entretient vis-à-vis du football. Avec son honnêteté habituelle.

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Robert Pirès est-il sous-coté aujourd’hui ? C’est bien possible. Défini par Rolland Courbis comme le joueur le plus talentueux qu’il ait entraîné après Zinédine Zidane, le Rémois n’a pas à rougir de sa magnifique carrière – même si des différends personnels avec Raymond Domenech ont écourté son superbe parcours en sélection nationale.

Qu’importe : sacré champion du monde en 1998 et champion d’Europe en 2000, Pirès a aussi et surtout régalé les fans d’Arsenal pendant 6 ans, entre 2000 et 2006. Sous la houlette d’Arsène Wenger, qu’il estime énormément, l’ancien Messin est tombé amoureux du club et de l’Angleterre. Car il ne s’en cache pas : en France, les choses sont différentes.

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Robert Pirès souligne 2 différences entre France et Angleterre

Dans un entretien accordé à « So Foot », l’ex-Gunner avait en effet souligné cette différence de culture :

Quand, aujourd’hui, je vais à l’Emirates (le stade d’Arsenal, ndlr) les gens sont reconnaissants du travail qu’on a pu faire, que j’ai pu faire. C’est assez fort. L’Anglais est quelqu’un qui n’oublie pas. Le Français ? On va dire qu’il a la mémoire courte. C’est la différence. En France, on aime aussi le ballon, mais jamais autant qu’en Angleterre.



Pirès n’a en effet jamais caché son admiration pour la mentalité anglaise, lui qui a été immédiatement adopté par les fans d’Arsenal. Surnommé « Bobby », l’équivalent affectueux de son prénom Robert outre-Manche, le tricolore y a connu les plus belles années de sa carrière, via une relation aux supporters totalement différente. Mais ce n’est pas le seul petit défaut qu’il trouve à la France.

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En 2011, alors qu’il venait d’achever une saison à Aston Villa à 37 ans, le fabuleux passeur décisif pour David Trézéguet en finale de l’Euro 2000 ouvrait la porte à un éventuel retour en Ligue 1, ce qui aurait été un joli coup de publicité pour le championnat hexagonal. Mais d’après lui, la vision des choses en France n’est pas la bonne pour les joueurs expérimentés :

Oui, bien sûr. Comme l’année dernière à la même période, je suis en fin de contrat donc je suis libre. Je ne coûte pas beaucoup d’argent donc c’est un point positif. Les clubs le savent, et je suis ouvert à toute proposition. Mais en France c’est compliqué parce qu’il y a cette réticence par rapport à l’âge. On a l’impression qu’à 35 ans on ne sait plus jouer, alors qu’on joue simplement avec un autre registre. C’est ce qui s’appelle l’expérience et Claude Makelele l’a très bien fait avec le PSG.

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Robert Pirès ne place certes rien de plus haut que l’équipe de France dans sa carrière, mais en termes de parcours et de clubs, c’est en Angleterre qu’il a vécu ses années les plus fortes. Plus en phase avec la culture local, l’ancien Bleu reste profondément attaché à la Premier League et à sa vie londonienne – et il n’est pas le seul dans ce cas.

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