Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Si les plus jeunes ont découvert Claude Onesta comme manager de la haute performance de l’équipe de France en marge des JO 2024, le grand public se souvient surtout de lui comme l’exceptionnel entraîneur des Bleus de handball entre 2001 et 2016. Un travail pour lequel le sexagénaire, honnête, avait dévoilé son salaire.
Depuis qu’il est parti, les choses n’ont plus jamais vraiment été les mêmes. Patron de l’équipe de France de handball pendant 15 ans, Claude Onesta a tout gagné. Double médaillé olympique, triple champion du monde, triple champion d’Europe : avec des joueurs comme Didier Dinart, Nikola Karabatic ou encore Bertrand Gille, les tricolores ont littéralement tout raflé.
Mais si certains pourraient croire un peu vite qu’un tel palmarès entraîne nécessairement un salaire démesuré, comme on peut parfois le voir dans les sports les plus populaires, ils se trompent. Bien sûr, l’ex-sélectionneur gagnait très bien sa vie, mais pas dans les proportions que l’on pourrait imaginer.
Claude Onesta honnête sur ses émoluments financiers
Alors qu’il était encore en activité au milieu des années 2010, Onesta s’était ainsi confié tout en transparence dans un entretien accordé à L’Équipe :
Par mois, je touche un salaire net de 7.000 euros par mois, soit 4.000 euros du ministère, plus 3.000 euros de la Fédération, pour mon activité de sélectionneur de l’équipe de France.
Une somme certes modeste par rapport aux sélectionneurs du football ou du rugby, par exemple, mais qui était loin de constituer la majeure partie de ses revenus. Le JDD ajoute en effet cette précision très importante :
Ainsi qu’il le raconte dans une autobiographie, le coach de l’équipe de France de handball intervient jusqu’à 50 fois par an dans les grandes entreprises, à raison de 8.000 euros la prestation, pour donner sa recette du succès. Tout ça parce qu’il est le sélectionneur le plus titré du sport français : double champion olympique et mondial et triple champion d’Europe à la tête des Experts, ses « affranchis ».
Homme de réseaux, Onesta est ouvert à toutes les propositions, même les plus contre-nature. Plutôt marqué à gauche, comme il l’avait montré en se disant favorable à la fameuse taxe à 75% de François Hollande, le natif d’Albi a par exemple été surpris d’être démarché par une célèbre banque d’affaires. Il leur avait alors répondu :
« Euh, vous savez vaguement comment je me situe politiquement et ce que je peux penser d’une banque qui, si j’ai bien compris, a failli foutre l’économie mondiale en l’air ?
Pour la petite anecdote, le mythique entraîneur avait toutefois fini par accepter l’offre, et un dîner dans une table parisienne réputée…
S’il n’évoluait pas dans un sport permettant d’atteindre des salaires en très hautes sphères, Claude Onesta a parfaitement su compléter ses revenus et préparer son après-carrière via son réseau et son expertise. Sachez enfin que son salaire de manager de la haute performance du Team France à l’occasion des JO 2024, lui, n’a pas été révélé.