Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Cet été, après les Jeux Olympiques, Evan Fournier a fait le choix de rentrer en Europe plutôt que de jouer les vétérans en NBA. Mais d’après l’analyse d’un expert, l’arrière français a surtout été victime d’un gros changement dans la ligue.
Après des années fastes où les revenus n’ont fait que grimper, la NBA est en crise. Alors que LeBron James, Stephen Curry et Kevin Durant approchent inéluctablement de la retraite, la ligue doit faire face à des audiences en baisse. Cela implique d’importantes pertes financières sur le long terme, on comprend donc pourquoi tous les acteurs cherchent des solutions, même le King…
La principale critique émise par les passionnés, c’est le côté trop prévisible de chaque rencontre. En effet, les équipes prennent toutes énormément de tirs à 3 points et tombent parfois dans la caricature. Quand l’adresse est au rendez-vous, c’est spectaculaire. Mais quand personne ne trouve la cible, un match peut se transformer en une parodie où les ratés s’enchaînent et nuisent au spectacle. Mais est-ce réellement la faute des attaquants et des systèmes offensifs ?
Evan Fournier victime du changement de jeu en NBA ?
Dans une vidéo virale, le journaliste américain Chris Pursiainen a développé un point de vue assez intéressant sur la question qui enflamme actuellement le microcosme. À ses yeux, les équipes NBA prennent simplement ce que les défenses leur donnent, comme on l’apprend aux jeunes joueurs. Et plus que le style de jeu, ce qui change surtout dans la ligue, c’est le profil des joueurs. Il s’est servi de l’exemple d’Evan Fournier pour prouver son analyse :
Tout le monde se plaint du nombre de tirs à 3 points dans la ligue, du commissionnaire à LeBron James. Mais parlons de pourquoi c’est un faux problème. Aujourd’hui toutes les équipes veulent jouer comme les Spurs de 2014. Si les audiences sont en baisse, c’est parce que les gens regardent principalement sur des sites de streaming. Globalement, les équipes font ce qu’il faut faire : elles lisent les défenses.
Ce qui compte actuellement, c’est de savoir quoi faire contre les « closeouts ». Quand un défenseur vient défendre à 3 points, que peux tu faire ? Tu sais dribbler pour attaquer le cercle ? Aujourd’hui, des joueurs comme Gary Trent Jr. ou Evan Fournier, qui n’ont pas un dribble précis, disparaissent doucement de la ligue. À l’inverse, un Donte DiVincenzo qui peut attaquer le cercle est de mieux en mieux payé.
D’après l’analyse de cet observateur américain, si les équipes NBA prennent autant de tirs longue distance, c’est parce qu’ils sont ouverts. Alors plutôt que de blâmer l’attaque, il faudrait regarder les défenses et la manière de couvrir la ligne extérieure. Plus les dirigeants s’éloigneront des joueurs qui ne peuvent pas dribbler, et plus la tendance se confirmera.
Les équipes NBA ne prennent pas autant de tirs à 3 points par plaisir, c’est simplement que la circulation du ballon permet d’ouvrir les espaces. Et comme les gâchettes peuvent aussi attaquer le panier, la tendance va se poursuivre.