Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Alors que le souvenir de la finale entre France et Italie reste toujours aussi douloureux en dépit des années qui passent, William Gallas a apporté quelques nouveaux détails sur le déroulé irrespirable de la séance de tirs aux buts. Avec un tacle à peine masqué à certains joueurs, qui l’ont mis dans une position délicate…
Les joueurs de football sont certes grassement payés, et probablement même trop. Mais s’il y a bien un moment où ils méritent leur salaire mirobolant, c’est lorsque vient l’heure d’aller frapper un tir au but devant 500 millions ou 1 milliard de téléspectateurs. Seul face à un gardien et à la terre entière, il faut alors beaucoup de cran. Et certains préfèrent ne pas s’y essayer.
William Gallas numéro 5 malgré lui aux tirs au but
Lors de la Coupe du Monde 2006, la France s’est retrouvée aux prises avec l’Italie dans une séance irrespirable suite à l’expulsion de Zinédine Zidane en prolongation. Et si le raté de David Trézéguet a limité les Bleus à seulement quatre tireurs, le cinquième prévu n’était autre que… William Gallas.
Sur le plateau de RMC, le natif d’Asnières-sur-Seine a ainsi habilement taclé certains de ses coéquipiers, dont des joueurs offensifs, qui n’ont pas voulu endosser leurs responsabilités :
J’étais le dernier en 2006, je ne voulais pas, on m’a forcé à tirer le penalty. Il y a des joueurs qui n’ont pas voulu tirer et qui ont immédiatement enlevé leurs chaussures.
Franchement, je regardais le but et je me disais : « Mais où est-ce que je vais mettre le ballon ? »
L’ancien défenseur d’Arsenal et de Chelsea n’a malheureusement jamais eu à répondre à cette question, puisque la séance a pris fin dès le 5ème tir italien, par Fabio Grosso, synonyme de victoire pour les transalpins.
Si Gallas s’est bien gardé de nommer les joueurs réfractaires à aller se présenter face à Buffon, il convient de noter que ce cas est loin d’être isolé. De tous temps, certains joueurs n’ont pas eu le coeur d’aller tirer certains tirs au but d’une importance capitale. Dans une interview accordée à « La Provence », Manuel Amoros avait par exemple donné le nom de 4 grands joueurs qui, dans l’enfer de Séville, n’avaient pas souhaité aller tirer contre la bête Harald Schumacher :
De toute façon, celui qui ne tire pas de penalty ne risque pas d’en rater. À la coupe du monde 1982, j’avais 20 ans et j’évoluais aux côtés de Marius Trésor, Gérard Janvion, Christian Lopez ou encore Jean Tigana, autant de joueurs confirmés qui ne voulaient pas en tirer. Or moi, malgré mon jeune âge, je l’ai tiré et réussi en demi-finale contre l’Allemagne de l’Ouest (3-3, 4-5 tab).
Il faut beaucoup de courage et une dose d’insouciance pour aller tirer des pénaltys décisifs, et tous les joueurs n’ont pas forcément ces qualités. Le fait que William Gallas, pourtant défenseur central et pas forcément connu pour ses prouesses de manieur de ballon, ait dû être désigné en 5ème position, en dit d’ailleurs long sur les défections de nombreux Bleus ce soir-là…