Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Aujourd’hui âgée de 22 ans, Trinity Rodman fait partie des plus grandes joueuses de football de la planète. Or, elle ne doit en aucun cas son succès à son père, Dennis, sur lequel elle a livré des mots forts au moment de révéler des souvenirs de son enfance.
Lorsque l’un de vos parents dispose d’une certaine renommée, difficile d’échapper aux accusations de népotisme durant votre carrière professionnelle. Y compris dans le monde du sport, où la réunion entre LeBron et Bronny James en NBA a par exemple fait l’objet de ce genre de théories. En ce qui la concerne, Trinity Rodman parvient à y échapper malgré sa filiation avec le glorieux Dennis Rodman. Et pour cause.
Fille de Dennis Rodman, Trinity vide (enfin) son sac
Fille de l’illustre intérieur NBA, Trinity Rodman réalise un début de carrière historique en tant que footballeuse. Star de la National Women’s Soccer League, elle ne doit cependant ce statut qu’à son talent. Son père, lui, ne s’est que rarement montré présent dans sa vie, sans pour autant qu’elle lui adresse beaucoup de reproches pour cela. Tout du moins jusque récemment, elle qui a ouvert son cœur dans le podcast Call Her Daddy :
Trinity Rodman : On n’a jamais voulu renvoyer une mauvaise image de lui, mais ça impliquait d’enfouir beaucoup de sentiments négatifs. Je pense que le fait de ne pas avoir pu libérer cette colère est devenu trop difficile à supporter pour moi.
Prête à fendre cette armure à désormais 22 ans, l’attaquante du Washington Spirit a donc ouvert la boîte à souvenirs et révélé le comportement paternel tout sauf recommandable de Dennis :
Trinity Rodman : On avait une Ford Expedition et ma mère, mon frère et moi avons en quelque sorte vécu à l’intérieur pendant un temps. On a essayé de vivre avec lui mais il faisait la fête 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. À la maison, il ramenait tout le temps des femmes aléatoires.
En proie à ces démons, The Worm ne prêtait donc guère attention à ses enfants en privé, tout en tâchant de se montrer faussement irréprochable en public :
Trinity Rodman : Il adore être sous le feu des projecteurs. Il adore les caméras et il adore apparaître devant elles avec ses enfants en étant là, « Ouais, ce sont mes gosses. » (…) Il faisait croire qu’on avait une vraie relation père-fille, mais je pleurais quand je savais qu’il était à la maison.
Marquée par cette jeunesse difficile, la jeune femme a donc définitivement tiré une croix sur son père, sur lequel elle ne mâche pas ses mots :
Trinity Rodman : J’ai abandonné l’espoir qu’il revienne un jour dans ma vie. Maintenant, je lui réponds simplement au téléphone pour apaiser ma conscience, en me disant qu’il avait besoin d’entendre ma voix avant qu’il lui arrive quelque chose. C’est uniquement pour ça que je réponds à ses appels. Pas pour moi. Ce n’est pas un vrai père. Peut-être par les liens du sang, mais rien de plus.
Livrée à elle-même avec le reste de sa famille durant son enfance, Trinity Rodman est restée muette sur le sujet durant de (très) longues années. Peut-être trop d’ailleurs, ce qui l’a conduite à balancer publiquement ce témoignage cinglant sur son père.