Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Avant l’avènement de Nikola Jokic, Peja Stojakovic incarnait pour certains le meilleur joueur serbe passé par la NBA. Désormais, ce statut revient sans contestation possible au pivot des Nuggets, sur lequel son illustre prédécesseur a livré un gros aveu.
Dans une NBA dont les portes paraissent de plus en plus ouvertes pour les joueurs internationaux, la hiérarchie historique de plusieurs pays se retrouve bouleversée. Terre ancestrale de basket, la Serbie ne fait pas exception. Ainsi, après avoir envoyé dans la ligue nord-américaine des talents tels que Vlade Divac et Peja Stojakovic, c’est désormais un autre de ses représentants qui domine le circuit.
Déjà sacré MVP à trois reprises, Nikola Jokic postule cette saison encore à la distinction. Ses folles moyennes de 31.5 points, 13.3 rebonds et 9.8 passes décisives par match font en effet de lui l’un des principaux candidats à sa succession. Or, le plus important à ses yeux reste la conquête d’un second titre avec les Nuggets, qui ont quoi qu’il en soit définitivement eu du nez un soir de juin 2014.
Peja Stojakovic rétablit la vérité sur Nikola Jokic
Aujourd’hui perçu comme le meilleur joueur du monde, Jokic n’a pourtant été sélectionné qu’avec le 41ème choix de sa Draft. À l’époque, il représentait même un pari risqué de la part de Denver qui a néanmoins fini par porter ses fruits. Ce n’est d’ailleurs pas Stojakovic qui dira le contraire, lui qui affirme dans le Knuckleheads Podcast que son compatriote n’était alors même pas réputé sur son propre continent :
Peja Stojakovic : En Europe, Jokic n’était pas connu. Il jouait dans un petit club en Serbie et il faisait partie de ces gars qui n’en avaient rien à faire. Donc félicitations à Denver, qui l’a drafté au second tour.
Simple espoir évoluant dans les rangs de la modeste équipe de Mega Vizura, le Joker a malgré tout bénéficié de la confiance des Nuggets.
Ces derniers n’ont bien évidemment pas eu à le regretter depuis et peuvent estimer avoir réalisé l’un des plus gros coups de l’histoire de la Draft. Ce, même si leur pivot ne répond toujours pas aux traditionnels critères des stars de la ligue, comme le rappelle un Stojakovic aux croyances chamboulées :
Peja Stojakovic : Lui et Luka Doncic ont détruit toutes les certitudes que j’avais depuis des années. J’étais persuadé qu’il fallait être athlétique et rapide pour dominer en NBA comme ils le font. Mais ces deux-là sont de parfaits exemples que les fondamentaux permettent de faire beaucoup dans ce sport.
Un joli message d’espoir pour les joueurs dont le gabarit ne correspond pas non plus aux normes du basket de très haut niveau.
Si sa sélection apparait aujourd’hui comme un coup de génie, Nikola Jokic représentait à l’époque de sa draft un certain risque pour les Nuggets. Peja Stojakovic rappelle en effet que son compatriote ne présentait pas de grosses références en Europe.