Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Mis sur le banc lors des Jeux Olympiques de Paris, Rudy Gobert avait subi bien des critiques sur son niveau de jeu. Quelques mois après le tournoi, le pivot s’est exprimé honnêtement sur le choix tactique de Vincent Collet, qui n’est plus sélectionneur.
L’annonce avait défrayé la chronique juste avant les quarts de finale des JO face au Canada : Rudy Gobert ne serait pas titulaire, remplacé par Guerschon Yabusele dans le cinq majeur. Blessé au doigt mais aussi incapable de vraiment jouer aux côtés de Victor Wembanyama, le pivot était immédiatement devenu la risée des réseaux sociaux, en particulier aux États-Unis où il est ouvertement détesté par beaucoup de monde.
Le choix de Vincent Collet avait payé puisqu’après une phase de poules compliquée, les Bleus s’étaient hissés jusqu’en finale avant de décrocher l’argent. Mais forcément, cela n’arrangeait pas le cas de Gobert… Pour autant, ce dernier n’en a jamais vraiment voulu à son sélectionneur qui a depuis quitté son poste. Interrogé après le match Wolves-Spurs de cette nuit, le quadruple DPOY lui a au contraire rendu un très bel hommage :
La grosse mise au point de Rudy Gobert sur Vincent Collet
J’ai énormément de bons souvenirs avec lui. Je ne vais pas seulement retenir cette dernière compétition, car il m’a donné ma chance quand j’avais 22 ans face aux frères Gasol alors que peu de personnes m’auraient accordé leur confiance. Depuis cette première compétition avec les Bleus, on a quand même renversé pas mal de « tendances » ensemble. Jusqu’à cette finale des JO, il m’avait toujours fait confiance dans les moments difficiles. Et on s’était sorti de situations improbables.
Il ne faut pas oublier les six médailles qu’on a eues tous les deux. Il a toujours été là pour m’aider à progresser, à me coacher. Je suis quand même reconnaissant.
Pour ce qui est de la performance de ses compatriotes en phase éliminatoire, Gobzilla se montre tout aussi élogieux même s’il reste persuadé qu’il aurait pu contribuer :
J’étais fier de mes coéquipiers, surtout. J’ai essayé de donner à l’équipe tout ce que j’avais, que ce soit sur le terrain mais surtout en dehors, en tant que leader, et sur le banc, quand je ne jouais pas. Si une telle situation était arrivée des années auparavant, j’aurais peut-être pris les choses différemment, avec plus d’ego. Alors que sur ces Jeux olympiques, je suis fier d’avoir pu aider l’équipe de plein de manières différentes.
Je suis convaincu que j’aurais pu apporter davantage à l’équipe, surtout en finale. Mon doigt allait un peu mieux qu’en quart et en demi-finale. La finale, c’est mon plus grand regret, de ne pas avoir eu la chance de rentrer sur le terrain dans le 4e quart-temps. On ne saura jamais, mais on apprend et on continue d’avancer. Car tout ce qui est hors de mon contrôle, je ne peux pas trop m’attarder dessus.
Rudy Gobert le sait, son changement de rôle a été bénéfique à l’Équipe de France lors des Jeux Olympiques, même si cela s’est fait à son détriment. Ça n’efface pas non plus les longues années de succès qu’il a connues avec Vincent Collet comme supérieur.