Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Icône de l’Équipe de France de rugby, Sébastien Chabal a régulièrement croisé le fer avec la Nouvelle-Zélande au cours de sa carrière. Le colosse avait d’ailleurs un avis bien arrêté sur leur capitaine Richie McCaw, comme raconté dans son autobiographie.
Antoine Dupont est bien parti pour devenir le meilleur rugbyman français de tous les temps, mais difficile d’égaler Sébastien Chabal en termes d’image culte. Il faut dire que l’ancien joueur avait tout pour devenir iconique auprès des fans : un physique terrifiant (1m91 pour 113 kilos), une barbe épaisse qui lui a valu le surnom de « Caveman » sur le gazon et une puissance rarement observée dans l’histoire de sa discipline.
Ce qui l’a également fait gagner en popularité, c’était sa capacité à ne pas être intimidé par le célèbre Haka de l’équipe de la Nouvelle-Zélande, véritable tyran du rugby pendant des décennies. Preuve en étant d’ailleurs la Coupe du Monde 2007 où les Bleus étaient venus à bout de leurs adversaires en quarts de finale (20-18), un match durant lequel Chabal avait évidemment pesé de tout son poids afin d’assurer la victoire.
À cette époque, les célèbres « All Blacks » ne manquaient pourtant pas de talent au sein de leur sélection, à commencer par le légendaire Richie McCaw qui en était le capitaine. Chabal avait d’ailleurs tenu des propos très clairs à son sujet dans son autobiographie :
Il est aussi insupportable qu’il est talentueux, ce qui n’est pas peu dire.
Anciens adversaires, Sébastien Chabal sans détour sur Richie McCaw
Double champion du monde avec son pays, McCaw fut également triple meilleur joueur de la planète entre 2006 et 2010. Absolument inarrêtable durant cette période, la superstar jouissait forcément d’un statut lui confiant quelques privilèges… y compris auprès du corps arbitral, ce que l’ancien avant regrettait d’ailleurs ouvertement :
Le pire, c’est qu’il ne se cache même pas. Il ne fait pas ses vilains coups en douce mais au vu et au su de tout le monde. Il aurait tort de se gêner : personne ne lui dit rien, personne ne le sanctionne jamais, il bénéficie d’une impunité totale. (…) Ça me rend dingue qu’il ne soit jamais pénalisé. Et ce n’est pas la jalousie qui me fait parler : j’adore ce type, j’ai la plus grande admiration pour ce qu’il accomplit sur un terrain.
Mais je trouve regrettable que sa réputation de «meilleur rugbyman du monde» fausse la donne et exerce une influence sur les arbitres.
Des propos particulièrement durs de la part du Tricolore, même s’il ne cachait pas dans son livre qu’il vouait quand même un profond respect pour l’ex-figure de proue des Kiwis.
Richie McCaw était le meilleur joueur au monde à la fin des années 2000, de quoi lui permettre de faire ce qu’il voulait sur le terrain quitte à enfreindre les règles. Pas étonnant que Sébastien Chabal avait d’autant plus envie de faire chuter les All Blacks.