Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Connu pour son tempérament bouillant et sa soif de vaincre, Franck Ribéry n’avait pas hésité à en venir aux mains avec Arjen Robben en pleine demi-finale de Ligue des Champions ! Un épisode qui avait fait couler beaucoup d’encre, et qui avait surtout posé une question majeure : qui était ressorti vainqueur ? De l’eau a désormais coulé sous les ponts, et le Néerlandais a répondu à cette question.
Il faut avoir du caractère pour s’imposer au Bayern Munich en tant que Français, et c’est un euphémisme. Comme Bixente Lizarazu, qui avait mis une bonne droite à Löthar Matthaus à l’entraînement, Franck Ribéry est passé par l’étape « violence physique » pour cimenter son statut dans l’exigeant vestiaire bavarois. C’était à la mi-temps de la demi-finale de Ligue des Champions 2012 face au Real Madrid, et c’est le Français qui en a expliqué la raison :
Nous avions obtenu un coup franc juste avant la mi-temps. Un droitier devait tirer. Jupp Heynckes avait réparti les rôles : pour un droitier, c’était Toni Kroos ou moi et pour un gaucher, c’était Arjen (Robben). Donc c’était une décision entre Toni et moi. Mais Arjen s’en est mêlé et a dit : « Toni doit tirer ». J’étais très en colère et la mi-temps est arrivée dans la foulée. J’avais chaud, c’était chaud. Et c’est arrivé.
Arjen Robben et Franck Ribéry reviennent sur leur baston
Une question se pose forcément après tout ça : qui a gagné ? Pas de doute, c’est bel et bien Ribéry. Car dans les colonnes de France Football 7 ans plus tard, Arjen Robben n’a pas caché avoir passé un sale quart d’heure !
Sur le coup, c’est vrai que j’avais pris cher ! (rires) Mais, aujourd’hui, quand j’y repense, j’en rigole. Les altercations arrivent dans n’importe quel club. Depuis, notre relation avec Franck n’a cessé de s’améliorer. Finalement, c’était un mal pour un bien. Je lui voue une vraie reconnaissance. Notre longévité au plus haut niveau est remarquable.
Cet incident a en effet été le point de départ d’une relation beaucoup plus vertueuse entre les deux hommes, devenus amis et indissociables du succès du Bayern. Ribéry confirme :
Je suis très heureux de notre relation actuelle. C’est dommage que nous n’ayons pas été de si bons amis dès le début. Nous avons eu quelques discussions. Aujourd’hui, nous sommes bons amis, nous prenons du plaisir ensemble. Il sait combien nous sommes importants tous les deux pour le Bayern.
Ce n’est donc pas un hasard si, lors de l’annonce du départ de Bavière de « Kaiser Franck », Robben a été l’un des premiers à lui rendre publiquement hommage – ce qu’il a également fait lorsque Ribéry a pris sa retraite pour de bon en 2022. Reconnaissant des belles années qu’il a vécues aux côtés de l’ancien international tricolore, le Néerlandais expliquait :
Plus le temps a passé, plus nous nous sommes rapprochés l’un de l’autre. Franchement, sans Franck, je ne sais pas à quoi aurait ressemblé cette décennie. Il a marqué de son empreinte l’histoire du club, c’est indiscutable. Peut-être pense-t-il la même chose de moi, je ne sais pas ? Mais une chose est sûre : ensemble, nous avons réussi de grandes performances.
Si la violence n’est jamais la solution privilégiée, certaines situations peuvent parfois dégénérer face à la vive tension imposée par le football de haut niveau. En l’occurrence, l’épisode a presque été salvateur pour Arjen Robben et Franck Ribéry, devenus amis et complices après avoir échangé quelques droites dans le vestiaire. Même si, donc, c’est le Français qui peut se targuer d’avoir remporté l’esbroufe…