Par Guillaume K. | Journaliste sportif
À seulement 22 ans Arthur Cazaux s’impose comme un espoir du tennis français, lui qui sort de sa meilleure saison en carrière. Solidement intégré dans le Top 100 mondial, il gagne désormais bien sa vie, même s’il a tenu à faire une grosse précision à ce sujet.
Parce que le foot n’a pas forcément la meilleure image en France, on entend souvent dire que les joueurs sont beaucoup trop payés pour « courir après un ballon », qu’ils feraient bien de reverser une partie de leur salaire à des professions qui le méritent comme le personnel médical ou les instituteurs… Une critique qui, étrangement, ne touche pas d’autres sports où l’argent est roi.
Dans l’Hexagone, qui s’en prend à Rudy Gobert, alors même qu’il a déjà touché plus de 217 millions de dollars en NBA ? De même, est-ce que quelqu’un remet en cause les primes touchées par les tennismen lors des différents tournois ? Pas forcément, et pourtant, dans le monde de la petite balle jaune, les sommes impliquées sont aussi particulièrement impressionnantes.
Arthur Cazaux parle des primes dans le tennis
Arthur Cazaux, 22 ans, le sait mieux que personne. Après avoir atteint les huitièmes de finale pour la première fois de sa carrière en Grand Chelem a l’Open d’Australie, il a touché 230.000 dollars de gain. Mais lors de son passage chez First Team Sports, il a expliqué que les choses étaient bien plus complexes que ça, à cause notamment des taxes et impôts.
Sur les réseaux sociaux, j’ai vu des gens dire que j’avais gagné 230.000 dollars à l’Open d’Australie… Il faut savoir que les 230.000, c’est ce qu’il y a écrit sur le papier. Sur ma fiche ATP il y a marqué que j’ai gagné plus d’un million en carrière, mais ce n’est pas du tout ce qu’il y a sur mon compte en banque. En Australie déjà, tu as 46% de taxes. Donc ils enlèvent ça. Après tu peux détaxer au maximum avec les billets d’avion, les dépenses en Australie, les salaires des entraineurs…
Moi j’ai réussi à m’en sortir avec moins 56.000 dollars de taxes. Ensuite tu as toutes les dépenses que j’ai citées, donc sur un mois ça fait beaucoup. Ensuite en France, tu arrives avec le reste et tu dois payer tes impôts, donc entre 25 et 30% selon ton statut, tu as l’URSSAF qui prend 20%… Donc tu arrives au final avec une somme qui n’est qu’un quart du prix affiché au début. C’est pour ça que beaucoup de tennismen partent en Suisse ou a Dubaï.
C’est bien d’expliquer aux gens que je ne suis pas millionaire, parce que même si c’est la somme sur le papier, avec les dépenses, les taxes et les impôts, je suis loin du compte. Mais quand tu es dans le Top 100 tu es quand même bien. Tu fais des bons tournois avec des bons « prize money ». Mais si je fais une année blessé et que je redescends au classement, financièrement ça peut être chaud.
Arthur Cazaux n’est pas à plaindre financièrement, lui qui pointe actuellement à la 63ème place du classement ATP. En revanche, il ne faut pas croire que les primes touchées en tournoi vont directement sur son compte…