Les révélations d’Aimé Jacquet sur la Coupe du Monde 1998 : « Dans le couloir, les Africains…

Aimé Jacquet évoque la Coupe du Monde 1998 et le match face aux Africains du Sud
FFF (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Souvent critiqué, décrié, et même, disons-le, victime d’un mépris de classe de la part de certains journalistes, Aimé Jacquet restera pourtant à tout jamais le premier entraîneur à avoir porté l’équipe de France au titre de championne du monde. Un voyage qui a commencé par un match au couteau face à l’Afrique du Sud, lors duquel, dès le couloir, les choses auraient pu basculer…

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C’est là que tout a commencé. Là où, déjà, tout aurait pu basculer. Dans un Stade Vélodrome bouillant, et sous les yeux du monde entier, l’équipe de France 1998 a débuté son périple face à l’Afrique du Sud. Un match bien négocié et remporté 3-0, qui reste un souvenir fort pour Aimé Jacquet.

Les souvenirs d’Aimé Jacquet sur le 1er match du Mondial 1998

Dans une interview fleuve accordée à So Foot, le sélectionneur expliquait ainsi :

C’est le match le plus dur, le plus tendu, le plus exigeant. Un fantastique moment de vie. Il faut annoncer les onze. Un onze que l’on a depuis longtemps dans la tête. Il faut faire passer les messages individuels, le message collectif. Il y a la peur d’avoir oublié quelque chose. C’est terrible, les détails. Il faut être au très haut niveau pour les gérer.

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Parmi les petites bribes qui lui restent de cette soirée, Jacquet se souvient notamment de l’attitude des Sud-Africains dans le couloir, qui aurait pu faire vaciller ses troupes avant le match. Mais c’est l’effet inverse qui s’est produit suite à l’instauration de ce rapport de force :

On ne pense à rien. Uniquement à la gagne. Ce match est très dur, on arrive à Marseille, il y a du vent. C’est redoutable, je me dis « merde » . On va être obligé de se livrer, de se découvrir. Dans le couloir, les Africains se mettent à chanter tous ensemble. En réaction, les gars se soudent et c’est de là que part la chanson « I Will Survive ». Là, je suis sûr qu’il va se passer quelque chose de grand.



On entre sur le terrain, et bam, premier coup dur, je me dis que je suis maudit. Stéphane Guivarc’h, sur lequel je misais beaucoup, se blesse. Je connais bien Dugarry, je le mets. Mais avant le but, il faut voir l’accueil que le public lui réserve… C’est là qu’on voit le manque de culture foot en France. On est des professionnels, on connaît la valeur des gens. C’est le départ de l’aventure. Un premier match réussi, ça veut dire que le reste va bien se passer.

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Effectivement, c’est Christophe Dugarry qui a ouvert le score sur corner la 34ème minute. Sifflé par le Vélodrome, et plus largement dans le collimateur de la presse depuis de longues semaines, « Duga » avait alors célébré en tirant la langue à la tribune de presse. Avec du recul, il regrette toutefois ce geste, comme il l’a expliqué à L’Équipe :

Je ne pouvais pas lire un journal ou écouter une radio sans entendre que j’étais de la merde, que je ne méritais pas la sélection… J’étais énervé. La première chose dont j’ai eu envie quand j’ai marqué, c’était de faire des doigts d’honneur. Par bonheur, je ne l’ai pas fait : ça m’aurait collé à la peau toute ma vie. Déjà que ma réaction n’était pas extraordinaire, voire complètement ridicule…

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Le début d’un tournoi est primordial, et Aimé Jacquet l’a su d’emblée. C’est donc avec un mélange d’appréhension et de certitudes que lui, le bosseur né, et ses troupes se sont lancées dans l’arène. Un mois plus tard, la France entière fêtait le premier titre de champion du monde de cette équipe passée à la postérité. Et pour cela, chapeau à tout jamais, monsieur Jacquet.

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