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Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Capitaine de l’équipe de France lors du Mondial 2006, Zinédine Zidane n’a pas profité de l’épopée des Bleus pour nouer des liens forts avec son sélectionneur de l’époque, Raymond Domenech. Au contraire, il reste assez rancunier envers lui de nos jours.
Héros de la finale de 1998, il espérait enfiler ce même costume huit ans plus tard et ainsi soulever sa deuxième Coupe du Monde. À un coup de boule près, Zinédine Zidane aurait peut-être pu vivre pareil destin. Ses nerfs en ont toutefois décidé autrement, eux qui avaient déjà été mis à rude épreuve dans les semaines ayant précédé l’affiche contre l’Italie. Et notamment à cause… de son sélectionneur, Raymond Domenech.
Zinédine Zidane lâche ses quatre vérités sur Raymond Domenech
Nommé à la tête de l’équipe de France suite à l’échec de l’Euro 2004, Raymond Domenech doit dans un premier temps composer sans Zidane, qui venait d’annoncer sa retraite internationale. Retraite qui n’aura finalement duré qu’un an, le sélectionneur s’attribuant en partie les mérites de ce retour en grande pompe du n°10. De quoi faire tiquer ce dernier, qui déclare des années plus tard dans les colonnes de L’Équipe :
Zinédine Zidane : Il est venu me voir, c’est vrai. Mais c’est mon envie de revenir qui m’a fait revenir ! Point à la ligne. (…) Il y a eu d’autres éléments plus irrationnels… Mais pour s’en tenir au rationnel, c’est moi. Nos discussions avec Lilian (Thuram) et Claude (Makelele). Ce manque des Bleus. Je reviens, je remets le maillot et c’est reparti. C’est magnifique.
Boosté par cette envie de bien faire pour son comeback en sélection, « Zizou » aborde la Coupe du Monde 2006 avec ambition. Or, son début de tournoi s’avère délicat, aussi bien sur le plan collectif qu’individuel. Lors du deuxième match de poules, face à la Corée du Sud, il est même remplacé dans le temps additionnel par Domenech. Une décision tactique qu’il ne comprend toujours pas et qui a amorcé une fracture :
Zinédine Zidane : Il me sort pour faire entrer David Trezeguet. Mais qui va le faire marquer, David ? Ce n’était pas clair. J’avais les glandes et je le lui ai fait savoir. Il y a plein de choses qui s’étaient aussi passées, avant. Des histoires racontées sur mon retour qui n’étaient pas la réalité. J’ai décidé de tracer mon truc à ce moment-là. On a même décidé de tracer notre truc ensemble. Et ça allait le faire. C’était lancé.
Suite à cela, le légendaire milieu de terrain aurait ainsi pris les rênes du groupe français aux dépens de son sélectionneur et n’a selon ses dires pas eu à le regretter :
Zinédine Zidane : On avait pris les clés, à 100 %. On était entre nous, chaque avant-veille de match. On avait trouvé un lieu pour nous. C’était exceptionnel. (…) Une ambiance fabuleuse.
Outre son craquage en finale, Zinédine Zidane garde un souvenir contrasté de la Coupe du Monde 2006 à cause de Raymond Domenech. Qui sait, peut-être que si leurs rapports s’étaient révélés plus cordiaux, le fameux coup de boule n’aurait jamais eu lieu.
