Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Comme d’autres grands noms du football mondial, Alessandro Del Piero n’a pas résisté à l’offre particulièrement lucrative qu’il a reçue en provenance d’Inde en toute fin de carrière. Une fois de retour, le champion du monde 2006 a partagé son expérience, en distribuant les bons et les mauvais points. Avec sa franchise habituelle.
Après sa brillante carrière qui l’a vu devenir une légende incontestée de la Juventus, Alessandro Del Piero s’est offert deux expériences hors du commun. Après avoir rejoint le Sydney FC en Australie entre 2012 et 2014, c’est en Inde qu’il a achevé sa carrière, alors que la fédération locale tentait de frapper un grand coup à renforts de millions de dollars en lançant son championnat.
Alessandro Del Piero évoque son expérience en Inde
Dans un entretien accordé à la Gazzetta Dello Sport, « Il Pinturicchio » s’était confié sur cette aventure rapide (il n’a joué que 10 matchs, ndlr), lors de laquelle il semble ne pas avoir particulièrement apprécié la solitude liée à ses conditions de logement :
J’ai commencé à jouer pour les Delhi Dynamos, la première équipe de l’histoire de la ville. Les Indiens avaient décidé de développer le monde du football. Les dirigeants de la fédération disaient à peu près ceci : « Ok, dans trois mois nous commencerons le championnat. Faisons 8 équipes, moi je prends tels joueurs, et toi ceux-là ». Ils avaient nommé une star mondiale du football et un acteur de Bollywood comme ambassadeurs de chaque équipe.
Et je me suis retrouvé enfermé dans un hôtel en dehors de la ville pendant trois mois.
Autre point négatif : le niveau du championnat. De ce côté-là, Del Piero ne s’attendait pas à des miracles. Mais en dépit de la présence de Robert Pirès, Freddie Ljunberg, Fabio Cannavaro ou encore David Trézéguet, eux aussi démarches, les joueurs locaux étaient très loin des standards du football professionnel européen.
Pour autant, tout n’était pas négatif dans l’expérience de l’Italien du côté de l’Inde. Le tout récent quinquagénaire a notamment été marqué par une anecdote survenue dans les vestiaires, avant une rencontre. Il s’agit même du souvenir majeur qu’il a emporté avec lui lors de son retour en Europe :
C’est le moment où chaque joueur se concentre à sa manière. Certains s’échauffent, d’autres prient. Avant le premier match, je me suis retrouvé dans un vestiaire où au moins cinq prières d’autant de religions différentes ont été récitées. Ce fut peut-être le meilleur moment de l’expérience indienne, lorsque j’ai réalisé à quel point le sport est capable d’unir différentes cultures.
Honnête, Alessandro Del Piero n’entend faire croire à personne que son expérience en Inde l’a bouleversé et a changé sa vie. En revanche, il a pu se confronter à une nouvelle culture, et vivre des moments forts dans le sanctuaire du vestiaire. De quoi lui faire évoquer cette période avec le sourire, d’autant que financièrement, ces quelques mois étaient évidemment bien rentables !