Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Après une belle carrière en Ligue 1, André-Pierre Gignac a choisi de rejoindre le Mexique et les Tigres de Monterrey en 2015, à seulement 30 ans. Ce choix, d’abord critiqué par certains, a fini par être la meilleure décision de la vie de l’ancien Marseillais. Après 10 ans sur place, « APG » a livré sa vision à la fois du Mexique et de la France.
219 buts en en 401 matchs. Tel est le bilan, à l’heure où ces lignes sont écrites, de la carrière d’André-Pierre Gignac au Mexique. Devenu une véritable icône en un rien de temps, le meilleur buteur européen de l’histoire du foot latino-américain s’est immédiatement senti comme un poisson dans l’eau à Monterrey. Il faut dire qu’il avait quelques prédispositions linguistiques et culturelles, comme il l’a confié récemment dans un long portrait du Figaro :
J’ai été aidé par mon côté manouche – à la maison, ma mère parlait un patois espagnol, et mon arrière-grand-mère était cubaine. Ici, je suis juste un joueur de foot. Je reste dans ma bulle, je ne sors presque pas, et je m’entraîne tous les jours à fond. Je ne me suis pas pris au jeu de la star. Je sais bien qu’il y en a qui se tatouent avec mon visage, mais je n’y pense pas. Parfois, quand je les croise, je leur dis : “Vous êtes fous !”
Depuis le Mexique, André-Pierre Gignac évoque la France
Tellement adoubé au Mexique, le natif de Martigues a choisi de faire l’acquisition de la nationalité mexicaine en 2019. Mais n’allez pas croire pour autant qu’il renie la France, bien au contraire. Toujours marqué par ce maudit tir sur le poteau en finale de l’Euro 2016 face au Portugal, Gignac est resté très attaché au drapeau bleu-blanc-rouge. Et il ne s’en cache pas :
J’aime le Mexique et j’ai pris la nationalité mexicaine, mais je reste français jusqu’au bout des doigts. Quand je chantais “La Marseillaise” en équipe de France, j’en avais des frissons… On a un pays extraordinaire, un pays magnifique, un des plus beaux qui soit. Il faut en être fier, vraiment, je vous le dis de là où je suis.
C’est donc tout naturellement que Gignac, qui garde aussi un oeil sur l’avenir du football français (« nos formateurs ont fait un boulot extraordinaire, et ça continue, la génération qui vient sera très forte »), profite désormais d’une vie confortable au Mexique.
Installé dans l’une des communes les plus riches du secteur de Monterrey, « APG » bénéficie d’un salaire qui le satisfait amplement. Pas de quoi s’en cacher, lui qui rappelle avoir nettement contribué à garnir les caisses de l’Etat français :
Tout est plus facile pour moi au Mexique, mais j’ai payé énormément d’impôts avant de partir, j’ai participé à l’effort national.
Sans pour autant avoir le mal du pays, André-Pierre Gignac reste profondément attaché à la France depuis le Mexique. Dans ces conditions, il ne serait pas surprenant de voir le footballeur regagner l’Hexagone à l’issue de sa carrière, lui qui, du haut de ses 39 ans, continue à planter des buts chaque semaine ou presque.