Par Mathieu S. | Rédacteur sport
À cause d’une récente confrontation, la NBA a encore été comparée au jeu européen et autant dire que ce n’est pas toujours pour en dire du bien. Ayant joué des deux côtés, Evan Fournier vient justement d’apporter un avis intéressant pour l’Equipe.
Après 12 années en NBA et quelques mauvaises expériences sur la fin, Evan Fournier a décidé de débarquer en Europe, à l’Olympiakos plus précisément. Un club qui faisait envie au joueur depuis longtemps, même s’il est important de signaler que le Français a eu l’opportunité de prolonger son aventure outre-Atlantique. Les Wizards ont tenté de le signer en tant que vétéran, sans succès.
Fournier a rapidement mis les choses au clair pour la suite de sa carrière : c’est tout pour la victoire et pas question de se contenter d’un simple rôle de vétéran, même si c’est pour aider les Français Bilal Coulibaly et Alex Sarr. À la place, l’intéressé a préféré se mettre en avant en Europe, où il enchaîne déjà quelques cartons.
Evan Fournier revient sur la polémique
Le bon côté pour Fournier, c’est qu’il est désormais bien placé pour s’exprimer sur la récente polémique entre la NBA et l’Europe. Le basket est souvent comparé et beaucoup de fans estiment que la ligue d’Adam Silver est incapable de défendre. Un ancien Warrior avait quant à lui remis en cause le jeu européen, avant de se prendre rapidement une pluie de critiques.
Mais qu’en pense Fournier ? Dans un récent article pour l’Equipe, le Français a donné sa version :
Evan Fournier : « Ce conflit entre pro-NBA et pro-Euroligue, pour savoir qui joue mieux ou plus intelligemment, je trouve ça bidon, une guerre à deux balles, un truc de complexés qu’on a en Europe, à vouloir se comparer. L’Euroligue est plus basée sur le collectif, moins sur les stars, OK. Mais c’est parce qu’il y a moins de stars ! Si vous ramenez Kevin Durant, vous croyez vraiment que les choses ne tourneront pas autour de lui ? »
« L’autre différence que j’ai pu constater avec mon expérience encore limitée, c’est la vitesse. En NBA, tout est exacerbé jusqu’à l’excès, le nombre de possessions, le rythme effréné, les premières intentions. Après, dire que ça ne défend pas en NBA est une caricature grossière. Avec des individualités plus fortes et des règles qui favorisent les attaquants, c’est forcément plus compliqué de le faire. »
« Et puis, rapportez les gros matches d’Euroligue de 40 à 48 minutes et vous verrez que la différence n’est pas aussi flagrante. Pourquoi ne pas se concentrer sur les gros talents qu’on a ici et juste kiffer le jeu ? Tu peux kiffer sans dénigrer. L’Euroligue a de plus en plus de crédit. Travaillons sur cette base au lieu d’être arrogants. »
Evan Fournier estime donc que les deux ligues ne sont finalement pas si différentes que ça, surtout si on commence à appliquer les mêmes règles. Un point de vue intéressant, surtout que contrairement à beaucoup de joueurs, le Français a le mérite d’avoir pu tester ces deux ligues.