Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Véritable colosse à la carrure qui en impose, David Douillet n’a pour autant pas échappé à quelques cicatrices intimes difficiles à surmonter. Ce fut notamment le cas dès son plus jeune âge en raison de ses mensurations totalement démesurées pour un garçon de 11 ans. Et loin d’en tirer avantage, le sportif en a longtemps souffert. Il faut dire que les chiffres donnent le tournis…
Quand on voit David Douillet à l’image, que ce soit lors de sa brillante carrière de judoka qui en a fait un sportif ultra-populaire, lors de ses années passées en politique, ou même aujourd’hui, on peine à croire qu’il ait été petit un jour. Il faut dire qu’avec 1m96 sous la toise et 130kg sur le balance, le médaillé d’or à Sydney et Atlanta en impose. Et cette tendance a commencé très tôt… voire même bien trop tôt.
Les confidences de David Douillet sur son gigantisme
Si certains golgoths grandissent sur le tard, le judoka, lui, était en effet du genre précoce. C’est ainsi qu’à seulement 11 ans, à l’entrée en sixième, Douillet mesurait 1m80 et pesait 80kg ! Une situation très dure à vivre pour lui, notamment dans les relations avec les filles de sa classe et de ses groupes d’amis :
Les filles à l’adolescence, elles regardent jamais les plus grands. C’est vraiment le truc le plus pesant, pire que de devoir trouver des chaussures pointure 48 ou des costards taille 64… Qu’est ce que c’est long. C’est un tunnel de 14 ans à 16 ans, puis ça commence tout doucement à diminuer. Après, l’avantage, c’est qu’à partir de 17-18 ans, vous commencez à taper dans le 22-23-24 ans, on se rattrape, la roue tourne !
Outre le sujet toujours prégnant des premières amours, le Rouennais a également souffert de la vision globale des autres envers lui :
Les gens vous pensent beaucoup plus vieux. Sur la façon de parler, les réflexions que vous faites, vous êtes plus jeune que ce que vous paraissez… Et les gens ne comprennent pas.
Durant cette enfance et adolescence délicate, bien différente de celle de la grande majorité des jeunes de son âge, Douillet s’est forgé. Et il ne le regrette aujourd’hui pas, comme il l’a confié récemment au détour d’un entretien accordé à « France Télévisions » :
Le haut niveau, depuis l’âge de 14/15 ans, quand j’ai démarré, c’est une grande école. Vous comprenez qui vous êtes, vous apprenez qui vous êtes, et vous êtes dans une grande phase d’acquisition de principes fondamentaux qui permettent de réussir un projet. C’est ça la vraie médaille, parce que celle-là, vous la conservez toute votre vie et elle vous sert toute votre vie.
Si le physique atypique de David Douillet lui a permis de vivre ses plus grands triomphes professionnels, et a façonné sa vie personnel, le double médaillé olympique a d’abord beaucoup souffert de son gigantisme et de sa précocité. Mais plutôt que se laisser abattre, il a fait de cette période difficile une force pour l’avenir. Un modèle de résilience.