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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Alors qu’il semblait se diriger vers une fin de carrière idyllique, Zinédine Zidane a tout gâché en administrant un coup de tête surpuissant à Marco Materazzi. Depuis, l’opinion se divise entre ceux qui pardonnent à Zizou, et ceux qui ne digèrent pas qu’il ait laissé tomber ses coéquipiers et son pays. Fabien Barthez, lui, a clairement choisi son camp.
On le savait sanguin, et ceux qui ont suivi sa carrière ont vu plus d’une fois Zinédine Zidane péter les plombs. Mais personne n’aurait pu imaginer que sur la belle des scènes, et avec un tel enjeu, Zizou retombe une dernière fois dans ses travers. C’est pourtant bien ce qu’il s’est passé à la 109ème minute, quand le gamin de la Castellane, d’un coup de tête rageur, a mis lui-même fin à sa brillante carrière.
Fabien Barthez absous Zinédine Zidane
Tout aurait été différent si les Bleus avaient tout de même gagné la coupe du monde via la séance des tirs au but. Mais il n’en fut rien, et certains en tiennent encore rigueur à Zidane à ce jour. Mais certainement pas Fabien Barthez. Bien au contraire.
Dans un numéro de « L’Équipe Enquête », le gardien de but n’avait montré aucune rancoeur envers Zizou, et avait au contraire dirigé la faute… sur lui-même et ses coéquipiers :
Est-ce qu’on lui en veut ? Moi pas du tout. Au contraire, moi je m’en veux. De ne pas l’avoir sorti du trou. C’était à nous de le sortir du trou. Une fois qu’il a pris ce rouge, c’était à nous de remporter (la séance de tirs au but)… C’est là où je m’en veux. C’est un truc que je n’ai pas digéré, 15 ans après. Plus que d’aller gagner un deuxième titre personnel, c’était de le gagner avec lui.
Visiblement marqué par le fait de n’avoir arrêté aucun pénalty lors de la séance fatidique, alors qu’il avait réussi à sortir le pénalty d’Albertini en 1998 face au même adversaire, Barthez n’a aucune volonté d’enfoncer Zidane. Et lorsque le journaliste lui glisse qu’il pourrait être « humain » de lui en vouloir, « Fabulous Fab » n’y va pas par quatre chemins :
Si t’es un gros connard, c’est humain.
Finalement, il a peut-être manqué à Zizou d’être entouré de certains de ses plus fidèles soldats, ceux qui allaient mettre des coups à sa place et calmer le jeu dès lors qu’il était bousculé. Bixente Lizarazu était l’un de ces chiens de garde, et cela dès leurs années en commun à Bordeaux. Au micro de TF1, « Liza », retraité de la sélection en 2004, avait d’ailleurs fait part de son amertume :
Il était dans un état émotionnel extrême, parce que c’était son dernier match, parce que c’était sa dernière compétition, parce qu’après ça il allait arrêter le foot. On aurait été capable de le sentir, de le désamorcer. Ça ne change rien à sa légende, mais j’aurais aimé être là pour l’aider…
Si certains ont publiquement critiqué Zinédine Zidane pour son pétage de plomb, comme Lilian Thuram ou Raymond Domenech, la loyauté de Fabien Barthez à l’autre divin chauve n’a jamais vacillé. L’ancien gardien de Manchester United s’en veut au contraire de n’avoir pas su gagner la coupe du monde pour l’offrir à son partenaire. Une bien belle déclaration d’amitié.
