Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Monstre sacré de la boxe et du sport en général, Mohamed Ali a souvent fait des apparitions aux Jeux Olympiques et ce même après sa retraite. Ancien médaillé aux JO, le Français Hugues Duboscq se souvient très bien de leur première rencontre.
On a un peu tendance à l’oublier parmi les Alain Bernard, Florent Manaudou et autres Léon Marchand. Pas aussi médiatisé que ses pairs, Hugues Duboscq fait pourtant partie du club des nageurs français médaillés aux Jeux Olympiques. Preuve ultime de sa discrétion, pas grand-monde se souvient qu’il avait obtenu sa première breloque quelques minutes à peine avant le légendaire sacre de Laure Manaudou à Athènes…
Il serait évidemment facile de penser que le Havrais se montrerait frustré d’un tel manque de reconnaissance après tant d’efforts pour être au plus niveau dans les bassins, mais ce serait bien mal connaître le personnage. Interrogé par Ouest France en amont des Jeux Olympiques de Paris, l’ancien brasseur s’était montré très honnête :
J’étais content d’être éclipsé. Elle m’a servi de paratonnerre pour tout ce qui était folie médiatique, folie populaire. J’étais tranquille. Ce qui est drôle, c’est à chaque fois que j’ai fait une médaille aux Jeux, il y a toujours eu une autre médaille. À Pékin, c’était l’équipe de France du 4×100 m nage libre, qui fait vice-champion olympique. Et ensuite, Alain Bernard qui obtient son titre olympique au 100 m nage libre.
Quand Hugues Duboscq croisait Mohamed Ali à Sydney
Avec trois médailles de bronze au total dont deux lors des JO en Chine, Duboscq s’est constitué un joli palmarès. Participer aux Jeux lui a également permis de faire de formidables rencontres, notamment lors de ses tout premiers à Sydney en 2000. Comme il le raconte encore ému, l’ancien recordman d’Europe du 100m brasse avait par exemple croisé la route d’un certain Mohamed Ali… et ce dernier lui avait fait forte impression !
C’était mes premiers Jeux et j’étais à l’affût de tout. J’ai croisé Mohamed Ali au réfectoire, dans la grande tente où il y a énormément de monde. Quand il est rentré, il y a eu un moment de suspens, tout s’est arrêté. Il y a eu un silence qui s’est répandu au fur et à mesure que les gens se rendaient compte qu’il y avait Mohamed Ali présent. C’est un de mes plus beaux souvenirs olympiques, de toucher du doigt une légende comme lui.
Quand on sait à quel point le boxeur fut une icône, tant sur le plan sportif que pour ses engagements socio-politiques, on imagine bien qu’un jeunot comme le Frenchy avait dû se sentir intimidé par sa seule présence. Et il n’était visiblement pas le seul à penser ainsi… Autant dire qu’il n’est pas près d’oublier cette rencontre singulière en Australie.
Hugues Duboscq n’était encore âgé que de 18 ans lors des Jeux Olympiques de Sydney et il se retrouvait alors déjà face à face avec le grand Mohamed Ali. Un sacré souvenir à conserver avec soi tout sa vie pour la légende de la brasse française.