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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Parmi les plus grands faits d’armes en carrière de Kobe Bryant, comment ne pas évoquer son match à 81 points contre Toronto en 2006. Son légendaire entraîneur Phil Jackson avait d’ailleurs un avis bien arrêté sur la performance de l’arrière des Lakers.
Damian Lillard, Donovan Mitchell ou encore Joel Embiid nous l’ont démontré dernièrement : il n’est plus si rare que ça de voir des joueurs planter 70 points dans un match NBA. Chaque année désormais, une star au moins parvient ainsi à lâcher un coup de chaud d’anthologie sur les parquets, enfilant les paniers comme des perles. Pas si étonnant avec la prolifération du tir à trois points et l’accélération du rythme de jeu.
En revanche, si ces cartons au scoring sont impressionnants, ils restent encore très loin d’égaler celui de Kobe Bryant en janvier 2006. Alors opposé aux Raptors, l’arrière des Lakers avait littéralement pris feu à domicile avec pas moins de 81 points contre les Canadiens. C’est très simple, personne dans l’histoire hormis Wilt Chamberlain et ses 100 unités n’est parvenu à faire mieux que le Mamba sur une seule rencontre.
Phil Jackson sans filtre sur le record en carrière de Kobe Bryant
Près de 19 ans après, la feuille de stats reste toujours aussi dingue avec un monstrueux 28/46 au tir dont 7/13 à trois points, ainsi que 18/20 aux lancers francs. À la mi-temps, Vino n’avait que 26 points au compteur… Sachant qu’il a pris plus de la moitié des tirs de son équipe ce soir-là, on pourrait penser qu’il a croqué comme jamais. Mais son coach Phil Jackson n’était pas de cet avis, comme l’avait raconté Steve Kerr peu après le match :
J’ai parlé à Phil, et il pense que tout cela s’inscrivait dans le contexte du jeu, ce qui était important pour lui. Il pense que c’est ce que Kobe devait faire. C’est ce qui a fait la beauté de ce match. Quand on voit quelqu’un marquer 81 points, on se dit qu’il a dû être un croqueur, mais le fait est qu’ils étaient loin derrière au score et qu’il les a ramené en l’espace de quatre minutes.
Ils ne gagnent pas le match sans lui. Il devait le faire. C’est difficile à croire, mais c’est vrai.
Il ne faut pas oublier que Los Angeles était en sale posture à la mi-temps, Toronto menant alors 63-47. S’en est suivi un véritable carnage de l’arrière au retour des vestiaires, lui qui a planté 27 points dans le troisième quart-temps puis 28 dans le dernier.
Par ailleurs, dire que l’effectif des Pourpres et Ors n’était pas de très haut niveau cette année-là serait un euphémisme. Parmi les coéquipiers titulaires de Kobe, on comptait notamment Kwame Brown, Smush Parker et Chris Mihm. Clairement pas des foudres de guerre donc et ce n’est dès lors guère étonnant que le Hall of Famer ait décidé de prendre tous les tirs. À postériori, on ne peut évidemment que lui donner raison.
Prendre 46 tir en un seul match, c’est là un volume énorme pour un seul joueur. Mais dans le cas de Kobe Bryant, ce fut amplement justifié en janvier 2006 face aux Raptors. Non seulement il avait été très adroit, mais ce fut nécessaire pour gagner le match.
