Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Par son statut toujour plus important en France, Teddy Riner a eu l’occasion de côtoyer plusieurs grandes stars des autres sports. C’est notamment le cas de Rafael Nadal, que le judoka croisé à plusieurs reprises lors de ses visites à Roland-Garros. Suffisant pour se faire un avis éclairé et définitif sur le « Taureau de Manacor »…
Quand il ne terrorise pas la concurrence en kimono, comme ce fut encore le cas durant l’été avec une 3ème médaille d’or olympique glanée en individuel, Teddy Riner aime bien passer de l’autre côté de la barrière et se rendre dans une multitude d’événements sportifs. Désormais habitué des circuits de Formule 1, le Guadeloupéen est aussi une figure récurrente du côté de Roland-Garros.
C’est dans ce cadre qu’il a pu rencontrer plusieurs fois un certain Rafael Nadal, maître des lieux depuis deux décennies, au point, d’ailleurs, de voir un débat être lancé sur un possible changement de nom du court Philippe-Chatrier en son honneur. Et à l’évidence, Riner et lui ont tout de suite trouvé des points communs l’un avec l’autre.
Teddy Riner archi-admiratif de Rafael Nadal
Lors d’une interview accordée au « Parisien » en 2019, le roi des tatamis a en effet couvert de compliments celui qui a triomphé 14 fois Porte d’Auteuil :
Déjà, je le trouve super humble. C’est un grand champion, il gagne chaque année. Quand je l’ai vu au tirage au sort, je lui ai dit : « Cette année, c’est encore pour toi ». Jamais il ne répond : « Ouais ». Il m’a dit : « Je vais essayer, je vais me battre en tout cas ». Et puis ça fait chaud au cœur de voir qu’il apprend le français. Il utilise même des mots très compliqués alors que la langue n’est pas évidente.
Je l’ai rencontré plusieurs fois, j’ai énormément de choses dédicacées. Et lui aussi en a de ma part, et il les garde ! La dernière fois, il m’a offert une raquette mais un ami me l’a gentiment subtilisée. Ce n’est pas grave, il m’a signé des balles et un t-shirt cette année. Mon meilleur souvenir avec lui, c’est sur le court, quand j’ai essayé une fois de lui mettre des revers, des coups droits. Et je n’ai pas réussi. Le gars était à chaque fois au bon endroit. Ça ne sert à rien d’essayer, il faut respecter le champion !
Comme bien souvent chez les aficionados de l’Espagnol, Riner apprécie certes le jeu de l’Espagnol, notamment sa puissance et sa science du placement, mais aussi (et surtout ?) son mental à toute épreuve, peut-être le plus solide de l’histoire de la balle jaune avec Novak Djokovic. Le judoka n’a d’ailleurs pas caché s’en inspirer :
La ténacité du mec. Il ne lâche jamais. C’est un conquérant. Il est le champion mais il ne lâche rien. Quand on est sur le devant de la scène, le numéro 1 et attendu, j’aime ceux qui disent et qui font. Et qui montrent que c’est leur territoire et qu’ils comptent le défendre. J’aime son esprit et son caractère.
Si je m’en inspire ? Bien sûr, complètement. J’aime bien souvent dire « Revers Nadal », parce que c’est fort, puissant, précis. Et puis c’est un bosseur. Je ne sais pas si vous l’avez déjà vu s’entraîner…
Ils n’ont pas le même maillot, mais la même passion : entre Rafael Nadal et Teddy Riner, c’est un grand respect mutuel qui s’est noué. Il faut dire que les deux hommes ont chacun accédé au Panthéon de leur profession respective, le tout grâce à une éthique de travail implacable. En tout cas, les propos du judoka viennent confirmer à quel point l’Espagnol semble universellement apprécié en tant qu’homme !