Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Après une brillante carrière en club comme en sélection nationale, c’est du côté de l’Inter Miami que Blaise Matuidi a choisi de finir sa carrière entre 2020 et 2022. Alors qu’a-t-il pensé de cette expérience, et quelles différences a-t-il surtout constaté par rapport à l’Europe ? Le principal intéressé avait répondu avec franchise lors d’un échange avec son ami Presnel Kimpembe.
Légende de l’équipe de France, pour laquelle il aura incarné peut-être mieux que personne le sacrifice impulsé et voulu par Didier Deschamps à son arrivée en 2012, Blaise Matuidi peut être fier du chemin qu’il a parcouru. Notamment passé par le Paris Saint-Germain et la Juventus, le natif de Toulouse a assouvi un rêve en fin de carrière : jouer, et donc vivre, aux Etats-Unis.
L’ancien Stéphanois n’est pas le seul Français à avoir tenté cette expérience au pays de l’Oncle Sam, puisque Youri Djorkaeff et Thierry Henry l’ont notamment précédé, tandis qu’en ce moment, c’est Olivier Giroud et son pote Hugo Lloris qui font les beaux jours du Los Angeles FC. Alors Matuidi a-t-il été conquis ?
Blaise Matuidi évoque la différence majeure aux Etats-Unis
Avant de parler du cadre de vie, le champion du monde 2018 a évoqué le football. Car c’est bien-là qu’il a constaté le plus gros écart avec l’Europe :
En termes de foot, la MLS, ce n’est pas nécessairement le football européen. Il y a de bons joueurs, de bons jeunes. Parfois je dois leur dire : « Oh, doucement ! » Ils sont plein d’énergie. Le niveau n’est pas mauvais non plus, c’est même pas mal. Mais il y a beaucoup de travail tactique qui doit être fait. C’est la différence majeure avec l’Europe.
Honnête, Matuidi ne veut faire croire à personne que le niveau de la MLS équivaut à ce qu’il a pu connaître en Ligue 1 ou en Série A. Mais qu’importe : l’essentiel était surtout de vivre une belle expérience avec les siens, après des années de pression et de focus total sur le ballon rond :
Ma famille se sent bien. Ils se sont vite adaptés, il y a le soleil… C’est la belle vie, c’est le rêve américain comme on dit !
S’il a donc vécu de belles années floridiennes, Matuidi n’a pour autant pas oublié ses attaches en France, et notamment à Paris, où il a évolué pendant plus d’une décennie. Alors qu’il était encore sous contrat à l’Inter Miami, il expliquait ainsi :
Les amis, les gens de la famille qui sont restés en France, c’est le genre de choses qui peuvent manquer de temps en temps. Je reste un Parisien dans mon coeur. Chaque fois que j’y retourne, je m’y retrouve. Mais il faut savoir prendre des décisions dans la vie, j’ai pris cette décision parce que c’était le bon moment de changer de continent, de découvrir quelque chose d’autre. Et je suis certain que ça me servira dans le futur.
En dépit d’un niveau nettement moindre et d’un engagement parfois excessif de ses homologues américains, Blaise Matuidi garde un excellent souvenir de ses deux années en Floride. On imagine toutefois une pointe de regret à l’idée de ne pas avoir pu partager le terrain avec Lionel Messi, qui, lui, est arrivé dans le club l’année suivante !